La récupération des déchets ménagers : ça rapporte!
Il y aurait plusieurs manières d'envisager le business de la collecte et du recyclage des déchets ménagers. C'est en tout cas ce que l'on peut penser si l'on se promène aujourd'hui dans la capitale de la Chine. A Pékin, 300 000 chinois vivraient de la récupération des déchets...
Ce ne sont pas moins de 300 000 travailleurs qui ont pour mission d'enlever les 4 millions de tonnes d'ordures produites par la ville de Pékin chaque année. Or, selon une récente étude publiée dans le Beijing Morning début février, le gain total généré par cette masse de travailleurs atteindrait 3 milliards de yuans, soit environ 315 millions d'euros.
En effet, la récupération des déchets n'est soumise à aucune réglementation en Chine au niveau des diplômes ou de la formation professionnelle. Du coup beaucoup de chinois de toutes les provinces du pays viennent à Pékin pour s'engager facilement dans cette activité. Ils gagneraient ainsi entre 7000 et 8000 yuans par an (734-838 euros).
D'un point de vue sociologique, il est intéressant de noter que ce petit monde a généré sa propre organisation sociale, avec un système de castes :
ceux au plus bas de l'échelle qui collectent les ordures ;
la "classe moyenne" qui assure l'enlèvement et le transport des ordures contre l'échange d'argent ;
la classe supérieure qui reçoit les déchets à domicile.
Du Maozhou est le symbole vivant de cette classe supérieure ayant bénéficié d'une réussite exemplaire. Pauvre paysan venu de sa province du Sichuan, il a commencé au plus bas de l'échelle des déchets, pour devenir aujourd'hui, 15 ans plus tard, millionnaire, acteur incontournable de l'industrie du recyclage à Pékin possédant même sa propre usine.
Comme quoi, les déchets peuvent vraiment parfois se transformer en or.