L'Allemagne met le paquet sur les bioénergies
Suite à une proposition de la Ministre de l'agriculture Ilse Aigner et du Ministre de l'environnement Sigmar Gabriel, le Conseil des Ministres allemand vient d'adopter un plan d'action national pour la biomasse. Le Gouvernement fédéral soutient ainsi la Commission européenne, qui a invité les Etats membres de l'UE à adopter des plans d'action nationaux pour l'exploitation énergétique de la biomasse...
La bioénergie représente aujourd'hui quelque 5% de la consommation d'énergie primaire en Allemagne. Elle s'accompagne d'une protection des ressources fossiles, d'une contribution significative à la lutte contre le changement climatique et de la création de valeur et d'emplois à grande échelle. Afin de transposer les objectifs du paquet de mesures de l'Union européenne d'avril 2009 (voir ici) et du plan intégré allemand "Energie et Climat" d'août 2007, cette part doit être clairement augmentée dans la consommation d'énergie primaire d'ici 2020.
Le plan d'action pour la biomasse présente les stratégies à suivre pour exploiter les bioénergies de façon efficace et durable, et les mesures concrètes à entreprendre. Par la suite, il doit être complété par un autre plan concernant l'exploitation matérielle de la biomasse. Les ressources locales de biomasse suffisent en théorie pour atteindre les objectifs et doubler la part des bioénergies en Allemagne d'ici 2020. Il est cependant impossible de nier que l'importation de biomasse a une importance croissante et qu'un approvisionnement exclusivement constitué de biomasse produite localement n'est pas réaliste, pour des raisons de concurrence. Il faut ainsi éviter que l'expansion de la production de biomasse à l'utilisation énergétique conduise à des conflits avec l'approvisionnement alimentaire, avec le droit à la nourriture et avec la protection de l'environnement.
La réussite de l'expansion de l'utilisation de la biomasse dépendra entièrement et de manière décisive des conditions économiques, par exemple de l'augmentation des prix de l'énergie et de la situation des marchés des aliments humains et animaux, ainsi que du progrès technique et du pouvoir d'innovation de l'économie allemande. Le gouvernement fédéral peut fixer des conditions cadres avec les outils qui sont à sa disposition et établir des mesures incitatives.
A long terme, l'utilisation de la biomasse doit être optimisée, en ce qui concerne son potentiel de réduction des GES (gaz à effet de serre) et son efficacité énergétique. Le plan d'action contient ainsi des mesures qui préludent à un développement dans cette direction et organisent le soutien plus conséquent de cet objectif. Parmi ces objectifs se distingue le soutien d'une utilisation renforcée de la chaleur et le dimensionnement du soutien des biocarburants, en fonction de leur contribution nette à la lutte contre le changement climatique.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Biocarburants : l'Allemagne passe la troisième.