"L'installation que nous avons étudiée est assez représentative des installations qui traitent les déchets et les fumiers en Suède", souligne Mikael Lantz, doctorant spécialiste des systèmes écologiques et énergétiques. "Nous avons pris en compte l'ensemble de la chaîne de production et avons compté à la fois les émissions directes et indirectes. Ce qui est novateur dans notre démarche, c'est la prise en compte de facteurs indirects souvent ignorés comme l'impact du remplacement des engrais minéraux par les engrais biologiques. Les fuites de méthane des installations ont aussi été mesurées et non basées sur des données de référence comme souvent dans les analyses de ce genre."
Les scientifiques constatent que les émissions de GES liées à l'utilisation du biogaz sont de 16 grammes par kWh (méthane, dioxyde d'azote et dioxyde de carbone). Avec quelques améliorations simples, la réduction pourrait être portée aisément à 120%, c'est à dire que le biogaz irait au delà de la neutralité carbone. Il permettrait de capter les GES dans l'atmosphère. Pour comparaison, la valeur généralement retenue comme référence pour le biogaz est une réduction de 80% des émissions (par rapport à l'essence). Pour rendre le biogaz encore plus écologique les chercheurs proposent entre autre de chauffer les unités de production de biogaz avec des copeaux de bois. Une autre proposition consiste à recouvrir les réservoirs de fumiers pour réduire des rejets d'azote. Cette amélioration a déjà été réalisée sur l'unité étudiée. La possibilité d'une réduction d'émission de GES de 120% présentée dans le rapport pourrait être réalisée sans augmenter d'un centime le prix du carburant.