Le Gouvernement vient de « Vallser »
Après les critiques d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon contre la politique économique du gouvernement (dont ils font partie), nombreux ont été les responsables qui se sont déclarés atterrés. Il va de soit que l'on s'est immédiatement interrogé sur la réponse qu'apporteraient Manuel Valls et François Hollande.
Ce lundi 25 août 2014 sera marqué par un événement majeur dans le quinquennat de l'actuel Président de la République. Début avril, à la suite des résultats des élections municipales, il nommait Manuel Valls à la tête du gouvernement, succédant ainsi à son très bon ami Jean-Marc Ayrault. Il fait une rentrée pour le moins remarquée...
Cinq mois à peine, après la constitution de cette team, l'Elysée a annoncé ce matin que le Président de la République avait demandé la démission du gouvernement de Manuel Valls. Le communiqué officiel dit ceci : «Le président de la république a reçu ce matin le Premier ministre. Manuel Valls a présent au président de la République la démission de son gouvernent. Le chef de l'État lui a demandé de constituer une équipe en cohérence avec les orientations qu'il a définies pour notre pays».
Et donc... l'équipe constituée au cours de ce printemps, vient d'exploser en vol, à charge pour Manuel Valls de constituer une nouvelle équipe dans les meilleurs délais.
Il faut dire que Benoit Hamon, et Arnaud Montebourg ont mis la barre très haut... tandis que François Hollande a déclaré dans un récent interview qu'il ne changerait pas de cap.
« Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis », rappelait Emmanuel Maurel, député européen, Vice-président du Conseil régional d'Ile de France et Secrétaire national du Parti socialiste, dans une interview de ce matin, à la radio... expliquant par ailleurs que « la crise politique qui secoue le gouvernement ne vient pas d'Arnaud Montebourg ; elle est plus ancienne et plus profonde. Cette crise n'est pas une question de personnes»... « Doit-on autoriser une politique qui ne porte pas ses fruits ? », interrogeait le député ???
Ségolène Royal faisait son entrée au sein de l'équipe de ministres de son ancien compagnon François Hollande, en étant promue ministre de l'Ecologie, du développement Durable et de l'Energie (voir Après le feu mis aux poudres par les Verts, Ségolène revient à l'écologie). Sera-t-elle reconduite dans ses fonctions, sera-telle nommée à un autre poste, ou sera-t-elle éliminée de l'équipe ? A peine arrivée dans son ministère du 7e arrondissement de Paris, elle avait commencé son ouvrage en prenant quelques positions qui n'avaient pas fait l'unanimité : elle a en effet modifié le règlement intérieur, décidant que le décolleté pour les femmes serait désormais interdit, tout comme la pause cigarette dans la cour (en sa présence) et même de débarquer au réfectoire, après elle... Si elle a une bonne connaissance des dossiers, ses décisions « plus politiques » n'ont pas fait non plus que des heureux...
La ministre de l'Écologie a d'ores et déjà indiqué (ce vendredi) qu'elle n'ira pas à l'Université d'été du PS qui se tiendra à La Rochelle en Charente-Maritime, du 29 au 31 août. Son absence fera sans doute parler. Mais on ne peut être partout à la fois : elle sera en Martinique à ces dates, pour une visite consacrée à «la transition énergétique dans les Outre-Mer».
Rien n'est joué, mais à 12h25, une information commençait à filtrer : André Vallini (secrétaire d'État chargé de la Réforme territoriale), pourrait réceptionner le ministère de la Justice en remplacement de Christiane Taubira, tandis que Ségolène Royal pourrait hériter d'un grand ministère de l'Éducation nationale et de la Culture, en remplacement de Benoît Hamon.
Demain matin, Manuel Valls annoncera la composition officielle de son nouveau gouvernement. Ce sera le quatrième de la présidence Hollande. Sans compter les démissions de ministres à la suite de crises politiques...