Le « Grenelle de l’Environnement » se prépare
Le nouveau président de la République ainsi que son ministre de l’Environnement, Alain Juppé, ont reçu plusieurs ONG au cours la semaine dernière avec pour objectif de plancher sur le "Grenelle de l’environnement" cher à Nicolas Sarkozy et programmé pour cet automne…
Un ministère au périmètre élargi propulsé sur le devant de la scène, avec Alain Juppé (ancien Premier ministre) aux commandes, qui a pour objectif de concocter Le "Grenelle de l’environnement"… c’est à n’en point douter une affaire à suivre.
Dans l’immédiat, et pour aider à préparer ce vaste chantier, WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), le Réseau Action climat (RAC), la Ligue ROC, la fédération France Nature Environnement (FNE) et Ecologie sans frontières (toutes sont organisations non gouvernementales (ONG) de protection de l’environnement) ont été reçues avec les honneurs.
« Le "Grenelle de l'environnement" ne sera pas un énième colloque pour constater l'urgence écologique et conclure qu'il faut agir. L'époque des colloques est derrière nous. Le temps est à l'action », a immédiatement déclaré Fidèle Nicolas Sarkozy.
Le tout est de savoir par quoi on va commencer. Visiblement, l’action reste à définir, le temps étant plutôt à la négociation. « Il s'agit bien d'une négociation sur des mesures concrètes. Il est important qu’au-delà des parties, les scientifiques, les économistes et même les philosophes puissent apporter leur expertise. Nous ne serons pas d'accord sur tous les sujets », concède Nicolas Sarkozy. Mais, « je ne veux pas que les sujets difficiles soient esquivés ».
Ce qui n’empêche pas le réseau « Sortir du nucléaire » de contester l’affirmation dans un communiqué : le réseau est quelque peu coléreux d’avoir été exclu des réunions de concertation qui se sont tenues lundi. Il « proteste contre la tentative du nouveau pouvoir en place, d'empêcher tout débat sur la question du nucléaire », explique le communiqué. Une façon de faire qu’il juge « inacceptable », d’autant que « le nouveau gouvernement annonce vouloir renouveler les pratiques politiques. Il apparaît clairement que ce n'est pas le cas ».
En revanche, à sa sortie de l'Elysée, le promoteur du Pacte écologique, Nicolas Hulot s'est félicité de cette première réunion : « Il y a eu une grande écoute réciproque, pas de sujet tabou, pas d'interlocuteurs tabous. A ce stade, je considère que c'est un moment clé », a-t-il affirmé. « L'idée c'était de fixer les règles du jeu, fixer les objectifs, les moyens et qu'on se garantisse que tout cela débouche sur du concret lors du "Grenelle de l'environnement". Le Président a affirmé qu’aucune décision lourde ne sera prise par le gouvernement d'ici au Grenelle de l'environnement, qu'il s'agisse des autoroutes ou des OGM ».
« Le "Grenelle de l'environnement" sera un contrat entre l'Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations. Je veux que ce contrat engage les responsables », a insisté le chef de l'Etat en précisant que ce contrat portera sur 5 ans.
Trois axes ont été retenus pour les réunions à venir - protection de la biodiversité, changement climatique et santé/environnement - qui se déclineront en une dizaine de « grands sujets prioritaires » qui seront abordés cet automne a précisé Alain Juppé.
La question du nucléaire sera, sans aucun doute, l'un des dossiers les plus épineux.
A l'issue de cette première rencontre, Alain Juppé a donné une conférence de presse où il a précisé qu'une nouvelle réunion pour faire un « point d'étape » sur la préparation aurait lieu « autour du 14 juillet ».