Le Havre : du tri, des déchets, du plastique

 Si le centre de tri relooké a été inauguré en décembre dernier, le nouveau process est opérationnel depuis l'été dernier, après que 4 millions d'euros aient été injectés (aides de l'Ademe -20% du montant- et d'Eco-emballages -700 000 euros- comprises) pour financer les travaux programmés. Le site, exploité par Veolia, est désormais en mesure de traiter 28 000 tonnes de déchets, dont 10 000 tonnes proviennent de la Codah, Caux Estuaire, Caux Vallée de Seine... des collectivités de l’ancienne Basse-Normandie, l’intégralité des collectivités qui n’ont pas leur propre centre de tri alimentent également l'unité de tri qui s'approvisionne sur un rayon de 150 km autour du Havre (ce qui correspond à un bassin de population de 800 000 habitants répartis sur 27 communautés de communes).

 La direction du site estime pouvoir ainsi capter 15 000 tonnes de plus qu'auparavant, tandis que les nouveaux équipements permettraient d'extraire les films et d'améliorer la productivité de l'ordre de 25%. Pour ce qui est des équipements, le centre Sein’Estuaire s’est doté de séparateurs aérauliques, d'un séparateur à courant de Foucault, sans oublier de doubler le nombre de machines de tri optique, d'ajouter des convoyeurs et des cabines de tri.
Le site a été conçu non pas seulement pour trier plus (et séparer les différentes résines plastiques), mais également pour alléger la pénibilité du travail des opérateurs de tri, dont les missions sont valorisées puisque davantage consacrées au contrôle qualité des flux triés par les machines, grâce à l'automatisation de l'unité (qui emploie 45 personnes).

 Selon les estimations, le centre pourrait capter 4 kg/habitant/an de ces nouvelles résines désormais acceptées. C'est ce qu'à indiqué Sébastien Huygue, le directeur de Sein’Estuaire, 35 kg/an/habitant étant le poids moyen actuel recyclé dans la région normande.
Restent 20 kg per capita à capter pour parvenir aux objectifs fixés par la LTE, un seuil atteignable selon Stéphane Gorisse, directeur Région Nord de Veolia et Florent Saint-Martin, vice-président à la Codah en charge des déchets qui a récemment confirmé que depuis la mise en place de l'extension des consignes de tri, un kilo de plastique de plus, en moyenne par habitant avait pu être détourné des OMR. Dans l'idéal, il faudrait que les habitants n'oublient pas de miser davantage aussi, sur le tri de leurs emballages en verre (on peut toujours mieux faire) afin de doper les tonnages collectés... la communauté havraise ayant opté quant à elle sur la sensibilisation au tri, la réduction des déchets, l'optimisation des quantités recyclées, de sorte à pouvoir, si les résultats sont au rendez-vous, réduire le montant de la fiscalité : déjà - 5% sur la redevance sur l’enlèvement des ordures ménagères en 2013, la bonne surprise étant que tout laisse à penser qu'une baisse similaire pourrait intervenir pour 2017...