Le Havre : Ecostu'air peine à valoriser ses déchets
L'Unité de Valorisation Energétique des déchets, Ecostu'air, est implantée au cœur de la zone industrielle de Port-Jérôme II, sur la commune de Saint-Jean de Folleville, en Seine-Maritime (76). Mise en service au cours de l'été 2004, elle traite aux environs de 160 000 tonnes de déchets ménagers/an pour le compte de 105 communes représentant un bassin de population de 400.000 habitants ( l00.000 tonnes pour la Codah et 60.000 tonnes réparties entre les communautés de communes de Saint-Romain-de-Colbosc, Port-Jérôme, Caudebec-en-Caux, Yvetot, le canton de Bolbec ainsi que la communauté de la Côte fleurie Deauville-Trouville). Or, les reponsables du Sevede doivent faire face depuis sa mise en route à des problèmes au niveau des chaudières. Cela pénalise l'exploitation de l'usine et risque de coûter cher. Qui va payer la note ?
Comme il est indiqué dans le PV du mois de mars 2007 du Sevede , il a été constaté "des indisponibilités des chaudières pour cause d'encrassement chronique entre juin 2004 et juin 2006. Ces désordres ont entraîné des arrêts nombreux qui ont occasionnés : des travaux d'urgence ayant dû être réalisés par Oréade, des détournements de déchets ménagers, des surconsommations de gaz". Un réglement du différend entre le syndicat et le constructeur CNIM et la société délégataire de l'exploitation a eu lieu. Ainsi le délégataire Oréade a perçu un peu plus de 2,5 M€ d'indemnités de la part de CNIM relatif au problème d'encrassement des chaudières.
Mais, s'il est vrai qu'à son lancement, Ecostu'air a été présenté comme la toute dernière génération d'UIOM, avec les solutions techniques les plus performantes, le problème semble plus important qu'un simple souci lié au démarrage d'exploitation. C'est ce qu'a reconnu le président du Sevede, Jean-Claude Weiss, devant les élus du syndicat « nous ne sommes pas face à des problèmes de construction mais face à des problèmes de conception de l’unité qui fait appel à des procédés nouveaux qui semblent mal maîtrisés ». Et, dans telle situation, non seulement l'addition est salée, mais en plus difficile et délicate à résoudre. On indique déjà que la perte financière liée au problème de fonctionnement s'élève à 8 M€ sur un budget annuel de 30 M€. Si les assureurs couvriraient la moitié de ces pertes au titre des risques d'exploitation, il resterait un solde de 4 M€ à charge. Le Sevede n'entend pas payer, et une procédure judiciaire est en cours pour déterminer les responsabilités. Ce sont les experts qui devront trancher et expliquer les raisons du dysfonctionnement du turboalternateur.
Pour mémoire, il y a tout juste un an, l'unité n'avait pas pu incinérer des déchets ménagers pendant une quinzaine de jours, obligeant à un transfert onéreux vers d'autres centres de traitement.