Le Pas de Calais se prépare à la prochaine récolte … de films plastiques agricoles usagés
A la veille de l’été, nombreuses ont été les opérations de collecte sur le territoire régional à fin de récupération et de recyclage des films plastiques agricoles usagés. L’objectif est de structurer le gisement régional nécessaire à la mise en place d’un outil digne de ce nom afin de poursuivre l’action engagée et favoriser le travail avec les acteurs de la filière.
Pascale Nempont (Chambre d’agriculture du Pas-de-Calais) et Yoann Delaplace (Chambre d’agriculture du Nord) s’expliquent bien volontiers sur la nécessité de faire et faire bien les choses…
Les opérations de collecte, souvent organisées par les groupes de développement locaux, en partenariat avec la Chambre régionale d’agriculture, le syndicalisme, les Parcs naturels régionaux, la Fédération régionale des CUMA, Unéal et avec (parfois) le soutien financier des collectivités locales, ont permis de proposer une solution de recyclage pour : les films de petits tunnels, les films de serres, les films de paillage, les voiles de forçage (sur le secteur endivier), les ficelles, les bâches d’ensilage, les bâches d’enrubannage, les « big-bag » et les petits sacs d’engrais.
A l’exception de solutions locales intégrées au principe d’une collecte régionale dans l’Avesnois et la région de Lille, les films en polyéthylène (films) ont été envoyés chez AGR (Anjou Général Recyclage) qui les lave, les broie et les retransforme en pastilles de plastique qui serviront ensuite à remplacer la matière première (le pétrole) dans la fabrication de plastique recyclé (souvent en sacs poubelles). Il était donc demandé que ces films ne soient pas trop sales (pour faciliter les opérations de lavage) et surtout exempts de tous corps étrangers (métalliques) pour éviter de casser les chaînes de transformation.
Les matériaux en polypropylène (ficelles, « Big Bag » et voiles de forçage) ne peuvent pas être traités en France pour l’instant. L’usine de transformation la plus proche, à l’heure actuelle se trouve en Italie. Ceux-ci sont donc collectés par Recycling Industria, négociant installé en Normandie.
Dans la plupart des cas, tous ces plastiques ont été regroupés sur des plates-formes de coopératives ou négoces, parfois chez des agriculteurs ou sur d’autres sites, puis ils ont été pressés en balles rondes (pour les films), grâce à la participation des CUMA, d’entrepreneurs ou d’agriculteurs volontaires. Merci à tous ceux qui ont passé du temps, prêté du matériel et participé au bon déroulement de ces opérations.
Une participation croissante
Les tonnages collectés sont encore supérieurs à l’an dernier pour atteindre environ 200 tonnes (en attente des dernières pesées). La mobilisation reste donc importante mais une marge de manœuvre demeure pour collecter le gisement potentiel de plus de 2000 tonnes dans la région.
Se préparer un an à l’avance
Les films plastiques collectés sont recyclés. Pour cela, ils doivent entrer dans un processus de transformation industrielle. Il est donc indispensable de penser au recyclage dès la fin de leur utilisation sur l’exploitation. Aussi, pour être prêt pour la collecte de l’an prochain, pensez dès aujourd’hui à :
réserver un « Big Bag » vide sur une palette au stockage à l’abri des ficelles. Dès que votre balle est déroulée, pensez à rouler la ficelle (vous enlèverez de cette façon un maximum de paille qui gêne la chaîne de broyage) et refermez le « Big Bag » après y avoir rangé la ficelle (pour éviter d’héberger les souris !).
plier les « Big Bag » vides à stocker à l’abri de la pluie et sur une palette.
réserver un « Big Bag » vide sur palette au stockage des films d’enrubannage au fur et à mesure de leur utilisation.
plier les bâches et les stocker sur une palette à l’abri de la pluie. Lors du débâchage du silo, étendez la bâche sur une pâture, laissez la sécher au soleil et secouez la pour retirer le maximum avant de la plier dans le sens de la longueur (pour faciliter la mise en andain).
éviter de rouler les films de maraîchage sur des mandrins métalliques ou en PVC que l’on ne peut plus retirer du cœur du rouleau. Préférez les mandrins de la même matière que le plastique que vous enroulez autour ou des mandrins que l’on peut extraire.
éviter surtout la « poubelle d’étable » dans laquelle on jette les enrubannages, en mélange avec les gants d’insémination, les seringues à mammite et les ficelles. Evidemment, ce type de mélange est impossible à traiter et le coût minimum de reprise pour la mise à l’enfouissement s’élève à 90 €/T ! Par ailleurs, une collecte spécifique est organisée par la profession vétérinaire pour tous les déchets piquants, coupants ou à risque infectieux, de même que pour les médicaments vétérinaires non utilisables. Contactez votre vétérinaire pour plus d’information.
"Une collecte bien préparée est une collecte efficace et tout le monde y gagne en temps, en coût et en propreté à la ferme comme sur les sites de collecte", conluent les deux spécialistes.