Le recyclage rentre à l'Hôpital
Gestion des déchets, bilan énergétique, démarche HQE, usage de matériaux peu polluants, transports…L’intégration de ces facteurs aux stratégies des établissements de santé est devenue plus que jamais une nécessité et un enjeu majeur du secteur. En faire l’une des thématiques phares de l’édition 2008 d’ Hôpital Expo-Intermedica était donc une évidence.
Pour mieux en comprendre les particularités et favoriser son développement, Hôpital Expo-Intermedica lance en 2008 le Baromètre du développement durable en santé.
Cette enquête dédiée à la prise en compte des enjeux de l'Environnement et plus largement du Développement durable par les directeurs d'établissements de santé est réalisée en partenariat avec les élèves directeurs de l’Ecole des hautes études en santé publique (l'E.H.E.S.P). Ses résultats définitifs seront présentés lors du salon.
Les premières tendances de ce baromètre exposées ci-après portent sur un échantillon équivalent à 11% des 992 établissements questionnés. Parmi ces 107 établissements, on compte 64 CH, 16 CHU, 17 HL, 10 CHS.
Développement durable, la vision des établissements de santé
Pour ces répondants, la prise en compte du développement durable est avant tout une démarche volontariste (33%) et collective (22%) mais également un investissement (13%) et une plus value pour l’établissement (11%). En outre, 83% considèrent que sa mise en œuvre résulte d’une démarche stratégique et globale. Quant au rôle confié à ces établissements de santé, CHU et HL estiment qu’il faut tenir une conduite exemplaire alors que les CH envisagent le développement durable comme un moyen d’améliorer les conditions de travail du personnel et le cadre de vie des patients.
L'environnement à l'hôpital : poursuivre les efforts de management stratégique
Une réelle implication se manifeste par des campagnes de sensibilisation du personnel portant en grande majorité sur les questions de déchets ou d’économies d’énergie (un tiers des répondants). De même, des actions de formation ou d’information relatives au développement durable (colloques, journées d’études) sont proposées aux membres du personnel (38% des répondants). Enfin, un tiers des établissements, intègre cette thématique au sein du projet d’établissement.
Pourtant, seuls 12% l’inscrivent au sein de leurs Contrat Pluriannuel d'Objectifs et de Moyens. De plus, un service consacré au développement durable a été créé seulement pour une minorité d’établissements (15% des répondants). Cependant, près de la moitié disposent d’une personne dédiée au management de ce service. Encore trop peu d’entre eux élaborent des plans ou des programmes stratégiques d’action en matière de développement durable (11%), avec notamment la mise en place d’outils de suivi et d’évaluation. Leur élaboration est, entre autre, corrélée à la taille du centre hospitalier.
Commandes publiques hospitalières : des achats durables plus fréquents
Parmi les efforts fournis par les établissements pour privilégier les achats durables, préférer les produits d’entretien et de désinfection respectueux de l’environnement et le matériel stérilisable sont des démarches usuelles (38% et 26%).
De plus, si 49% des répondants ont introduit des critères de développement durable dans leurs cahiers des charges, particulièrement dans le domaine des constructions (79% des établissements, 81% des CHU), nul doute que les nouvelles dispositions du code des marchés publics relatives à la prise en compte des préoccupations environnementales en matière d’achat public en soit l’une des raisons majeures. Inversement, le Plan National d’Action pour des Achats Publics Durables (PNAAPD) a quant à lui, un impact très réduit. En effet, seuls 8% sont impliqués dans la réalisation de ses objectifs.
Les démarches HQE, Haute qualité environnemental, qui visent à limiter à court et à long terme les impacts environnementaux d’une opération de construction ou de réhabilitation, tout en assurant aux occupants des conditions de vie saine et confortable, représentent 37% des projets de travaux publics en cours et 69% des projets à venir, notamment en matière d’éco-construction et d’éco-gestion. L’utilisation de matériaux de construction respectueux de l’environnement se renforce également (32% régulièrement, 58% rarement, 2% toujours).
Economies d’énergie : une évidence encore peu répandue
Si la maîtrise de l’énergie est majoritairement considérée comme un enjeu majeur par les établissements (96,16%), le recours aux énergies renouvelables reste encore un choix relativement marginal. L’usage de l’énergie solaire semble très restreint (9% des établissements) tout comme l’utilisation du bois (8% en moyenne), et d’autant plus pour celle de la géothermie (1,34%). L’effort se concentre davantage sur les économies d’énergie (isolation, matériels à faible consommation énergétique) plus que sur le choix d’énergies alternatives. Fort heureusement, la mise en œuvre de politiques de réduction de la consommation en eau concerne presque un établissement sur deux !
Traitement des déchets : le recyclage devient pratique courante
46% des établissements répondants produisent moins de 500 tonnes de déchets par an ; et 21% entre 500 et 1000 tonnes. Avec près de 60% qui procèdent au réemploi ou au recyclage de leurs déchets, on peut relever que cette pratique s’intensifie, avec en tête le carton (29%), le verre (22%) et le papier (20%) qui sont systématiquement recyclés ; alors que le compostage n’est réalisé que par 6% des établissements. Concernant les effluents liquides, 85% des HL n’en font pas le traitement ; contrairement aux grands établissements qui y procèdent majoritairement : 75% des CHU et 56% des CH.
L'hôpital et les transports : peu de plan de déplacements d'entreprise
Si plus de la moitié des établissements de santé se jugent convenablement desservis par les transports en commun, avec une très grande majorité de transport par le bus (80%), la mise en place de plans de déplacement d’entreprise reste rare (10%). Quant à favoriser le personnel ayant recours aux transports en commun, il s’agit d’un fait encore peu répandu (17%). De telles actions, lorsqu’elles sont pratiquées, prennent généralement la forme d’une politique de communication-sensibilisation (33,33%), ou concernent plus concrètement :
des tarifs préférentiels avec la société de transports (27,78%);
une convention de partenariat avec la société de transports (16,67%);
des incitations négatives (ex. parking payant pour le personnel) (5,56%).