Le secteur des énergies vertes souhaite une hausse de la taxe carbone
" Je forme le voeu que le grand débat soit l'occasion de mieux expliquer à quoi sert la taxe carbone afin de poursuivre dès 2020 une trajectoire de progression sur la base d'un constat partagé", a déclaré d'entrée, Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), en guise d'introduction, lors du colloque annuel, intitulé cette année "Energies renouvelables : un enjeu de civilisation". organisé ces 6 et 7 février, à la Maison de l'UNESCO à Paris.
Baptisée contribution climat énergie (CCE), cette taxe est appliquée sur les carburants, mais pas seulement : c'est l'annonce de son augmentation l'an dernier et celle prévue au 1er janvier 2019 - finalement annulée en décembre - qui a provoqué la mobilisation des "Gilets Jaunes" à l'automne, dans un contexte de rebond des cours du pétrole.
Le Gouvernement a mis son avenir au menu du grand débat national lancé par le président de la République. "Il est tout à fait légitime que le maintien du pouvoir d'achat ou même son amélioration occupe une place de premier rang dans la discussion et que la fiscalité écologique soit questionnée", a cependant admis le président du SER, tout en défendant comme "fondamental" le maintien d'une trajectoire claire sur le prix du carbone afin de faire changer les comportements."L'absence de visibilité sur l'évolution de la taxe carbone, et donc sur le prix des énergies fossiles, handicape déjà nombre de projets de production de chaleur renouvelable, qu'il s'agisse de chaufferie bois ou de géothermie", a également pointé Jean-Louis Bal, tout en estimant que l'Etat se doit d'être "clair quant à l'affectation du produit de cette taxe" pour les territoires et les ménages les plus dépendants des énergies fossiles "pour les aider dans leur conversion vers les énergies renouvelables".