Le Sirtom de Sedan teste la tarification incitative
L’idée est d’établir l’équité, enfin ! Et de dépenser moins, tout de même...
Mais, aussi de tester dans un premier temps de façon à ce qu’il n’y ait pas de couac, une fois la redevance incitative instaurée à grande échelle sur le territoire du Syndicat intercommunal de traitement et de ramassage des déchets (Sirtom) de Sedan : aussi, il a été décidé que le territoire de la communauté de communes du Pays des Sources au Val de Bar ( auquel s'ajoutent une partie de Sedan, Vivier-au-Court et Vrigne-aux-Bois) essuiera les plâtres, à compter du 1er octobre, et ce, pendant 18 mois.
La redevance comprendra une part fixe et une part variable ; elle ne concernera que les ordures ménagères. Concrètement, les foyers bénéficieront d’un « forfait » de 18 levées de leurs déchets ménagers sur l’année, soit une sortie de poubelles toutes les trois semaines.
Toute levée supplémentaire de la poubelle verte génèrera des frais qui seront facturés en fin d’année. Il va de soit qu’on modernise les poubelles au passage, afin de comptabiliser les levées de manière rigoureuse : les nouveaux bacs, distribués dès septembre prochain aux 22 000 personnes vivant dans la zone lde test, seront équipés d'une puce électronique qui transmettra des données à caque passage de la BOM lesquelles seront ensuite transférées au Sirtom
Aux usagers qui craindraient pour leur porte monnaie, Eric Picart, confirme que selon les estimations effectuées « pour une famille, un couple et de deux enfants, ils paient aujourd'hui 320 euros, s'ils respectent les 18 levées, ils paieront environ 264 euros. S'ils effectuent 26 levées, soit une sortie tous les quinze jours, ils paieront 300 euros ».
Cela étant, il ne s’agit là que d’estimation et non d’un montant définitif puisqu’on est « en plein travail. C'est pour ça qu'on est prudent », ajoute le responsable. De fait, la fiscalité des déchets a toujours été particulièrement compliquée… Il reste que le dispositif qui sera mis en oeuvre aura pour vocation première d’inciter à se comporter autrement, de mieux trier et de composter à domicile le cas échéant, de sorte à ne pas dépasser les 18 levées comprises dans le forfait. Les élus escomptent une réduction des OMR comprise entre 5 et 7%, % , étant entendu, a exprimé Eric Picart, que « l'objectif n'est pas que les gens produisent moins de déchets en général, mais qu'ils les orientent mieux. Aujourd'hui, on retrouve du verre ou des déchets verts dans les poubelles des ordures ménagères ».
La nouvelle répartition des charges financières, incontestablement plus équitable, puisqu’elle sera apparemment mieux dispatchée, devrait permettre aussi et peut-être surtout, d’amortir le choc lié à la hausse substantielle des coûts, puisqu’à défaut d’une politique construite en matière de réduction des déchets, la TGAP à payer pour le traitement des OM risque tout simplement d’exploser d’ici 2015, du fait du Grenelle qui vise « à renchérir progressivement l'élimination des déchets pour favoriser le recyclage ».
Dans le cas qui nous occupe, la TGAP passerait de 17,94 euros TTC la tonne (puisqu’on ne se gêne pas, dans notre pays, pour coller de la TVA sur de la TGAP, et donc à taxer une taxe!), à 34,24 euros, toujours TTC. Que le citoyen se rassure ! Pas sûr en effet, que ce type de dépense obligatoire entre en ligne de compte dans le calcul du taux de l’inflation, lequel est sensé nous faire admettre que la hausse du coût de la vie, n’est pas si terrible qu’il en a l’air...
Ce qui signifie concrètement, pour ce qui touche au Sirtom de Sedan, confirme Sébastien Deliège, que « le coût moyen du traitement du déchet par an et par habitant, qui est de 87 euros actuellement, passera à 110 euros en 2015 ».
On comprend mieux ainsi la nécessité de réduire les tonnages d’OMR : moins il y aura de déchets ménagers résiduels à traiter, moins les coûts pèseront sur nos pauvres portes-monnaies…