Sur l’île d’Er (Enez Ter’ch), petit archipel de 40 hectares, 4 fosses ont été creusées par les militaires sur des parcelles privées réquisitionnées. 3 d’entre elles ont été remplies. Elles sont derrière le cordon de galets qui sépare l’île de la mer. Elles sont restées depuis 44 ans à ciel ouvert. Elles sont alimentées par les eaux de pluie, les embruns, les tempêtes et les grandes marées. Elles exposent la faune et les promeneurs à des risques d’enlisement. Les activités ostréicoles se sont développées sur l’estran qui sépare l’île du continent.
A la suite de demandes renouvelées de Robin des Bois, le Ministère de l’Ecologie a pris sous l’impulsion de son bureau des sites pollués la décision d’évacuer les déchets et de rendre à l’île d’Er son caractère sauvage et préservé. Robin des Bois depuis le naufrage de l’Erika en décembre 1999 a encouragé le Ministère de l’Ecologie et les collectivités locales à réexaminer les sites d’entreposage des déchets des marées noires historiques au premier rang desquelles le Torrey Canyon (1967), l’Amoco Cadiz (1978), le Tanio (1980).
Dans cette perspective, l’île d’Er était la priorité. Le volume des déchets à évacuer est estimé entre 400 et 600 tonnes. Pour éviter le roulage sur l’île d’engins lourds qui aurait dégradé la flore et les sentiers piétonniers, l’héliportage des déchets entre les fosses insulaires et le continent (commune de Plougrescant, Côtes d’Armor) a été privilégié. L’accès à l’île d’Er par des moyens nautiques lourds est difficile. Le chantier commence; il devrait durer 3 mois environ et coûter la bagatelle d'un million d'euros. Il n'en demeure pas moins que c'est une victoire, après 44 ans de combats...
Voir aussi : Déchets et gestion de crise