Le zinc en perspective…
Déficit de l’offre par rapport à la demande en 2005. Rebelote en 2006 : selon CRU et Umicore, le déficit reste à l’ordre du jour avec les impacts que l’on peut imaginer sur les cours…
Offre et demande et impact sur le LME
L'année 2005 s'est caractérisée par un déficit de l'offre par rapport à la demande au niveau mondial (environ 400 000 tonnes). Ceci est la conséquence d'une forte demande de la Chine pour le secteur de la galvanisation, couplée aux fermetures ou réductions d'activité en Europe. Ces fermetures ont reflété le piètre niveau de rentabilité de l'industrie du zinc pendant des années, industrie qui a été en sous investissement.
Ce déficit persistera en 2006 (on attend une production inférieure de 225 000 tonnes par rapport à la demande mondiale). Les stocks aux LME continueront de baisser aux alentours de trois semaines de consommation. Cependant, une partie de ces stocks n'est pas disponible physiquement, faisant l'objet de spéculations financières. Le marché est donc plus tendu que jamais.
Les grands gagnants sont les mineurs qui ont pu négocier à des conditions très avantageuses les frais de traitement octroyés aux raffineurs. A nouveau, la Chine est à l'origine de la raréfaction des matières premières dans le monde occidental. Le déficit marqué et persistant en zinc, à l'instar d'autres métaux de base, a attisé l'appétit des fonds de pension anglo-saxons qui ont acheté massivement, propulsant les cours à des niveaux jamais atteints. On estime que pas moins de 200 milliards de USD seront injectés dans ce secteur, soit six fois plus qu'il y a trois ans.
Les grands industriels du zinc, ainsi que certains analystes, reconnaissent que les cours actuels (3500 $/T) ne reflètent pas la valeur intrinsèque du métal, qui devrait plutôt se situer aux alentours de 2000 $/T. Des éléments, tels que des doutes sur la pérennité de la croissance chinoise, ainsi que la réouverture de nouvelles mines, pourraient modifier l'équilibre à moyen terme.
Le marché du Zamak
La croissance européenne est très faible ; certains clients faisant part de leur projet de substituer le zinc par d'autres métaux si les cours élevés devaient persister. L'Angleterre confirme son déclin, alors que l'Italie et l'Allemagne restent stables. Nous ne voyons pas de croissance spectaculaire à l'Est, à l'exception toutefois de la Pologne et de la Turquie.
Le marché chinois n'est plus aussi tonique, certains fondeurs préférant fermer en attendant des baisses de cours, d'autres ayant perdu une partie de leur compétitivité par leur renchérissement relatif du coût des matières premières par rapport à la main d'œuvre.