L’eau en bouteille : un succès au mépris de l'environnement
Dans un récent rapport, l’organisme américain Worldwatch Institute dénonce le poids de l’eau embouteillée sur notre environnement. Pour information, il s'agit de la boisson qui connaît le plus de succès au niveau mondial. Les Etats-Unis en sont les plus gros consommateurs, et les Français de grands exportateurs. Quant à l’Inde et la Chine, ils ont respectivement triplé et doublé leur consommation entre 2000 et 2005...
Le rapport balaie tout d'abord une idée reçue, indiquant que le contrôle de la qualité de l’eau embouteillée est parfois moindre que celui portant sur l’eau du robinet. Il pointe également du doigt le risque de tarissement des cours d’eau et des nappes souterraines en cas d’exploitation excessive des sources minérales.
Sans grande surprise, ce rapport démontre également que les étapes de pompage, de mise en bouteilles, d’emballages et de transport représentent une dépense énergétique importante. De plus, le recyclage des bouteilles d’eau serait en décroissance aux Etats-Unis ; près de 2 millions de tonnes de bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET) finiraient chaque année dans les décharges américaines.
Enfin, il rappelle que le prix de l'eau en bouteille est environ 240 à 10 000 fois plus chère que l'eau du robinet.
"L'industrie de la boisson est la première bénéficiaire de notre obsession de l'eau en bouteille. Mais cela n'est d'aucun secours pour le nombre ahurissant des laissés-pour-compte à travers le monde, qui considèrent l'eau potable au mieux comme un luxe, au pire comme un objectif impossible à atteindre", déplore Ling Li, auteur de l’étude. Selon les derniers chiffres, 35% à 50% des populations urbaines d'Afrique et d'Asie n'auraient toujours pas accès à l'eau potable.
Moralité : oubliez la bouteille, et passez au robinet !
En complément de cette dépêche, nous vous conseillons la lecture de notre article : L'eau en bouteille : un éco-bilan à méditer.
Le Worldwatch Institute a pour but d'informer les décisionnaires politiques et l'opinion publique sur les problèmes posés par la mondialisation de l'économie et l'environnement ainsi que par les liens qui les lient l'une à l'autre. Son but est d'encourager une démarche de développement durable. Pour cela, elle mène des recherches transdisciplinaires sur les questions environnementales qui se posent à l'échelle mondiale. Son principal moyen d'action est l'information pour faire prendre conscience aux public des menaces environnementales et sociales existantes et obtenir une réponse politique.