L'examen projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (LEC) a débuté cette semaine au Sénat (vote en séance publique du 24 au 26 septembre) et se poursuivra en novembre à l’Assemblée Nationale. Pour l'association Zero Waste France, ce texte est jugé en l'état insuffisant, même s'il permet d'avancer concrètement sur certains chantiers comme la lutte contre le plastique jetable, l'allongement de la durée de vie des produits ou l'information du consommateur...
Dans un communiqué, Zero Waste France annonce qu'elle se mobilisera dans les prochains mois sur 3 thématiques prioritaires : le retour de la consigne pour réemploi du verre, l'interdiction des emballages et produits jetables le plus inutiles, et le développement d’autres modes de consommation.
Pour l'association, un système de consigne doit avant tout être pensé et conçu pour encourager le basculement massif et rapide de l’emballage jetable vers le réutilisable. Pour y parvenir, elle a développé 4 propositions destinées à lever les freins d’ordre technique, économique et réglementaire qui incitent aujourd’hui au "tout-jetable" en matière d’emballages (voir ici). Parmi les mesures proposées par exemple : des objectifs contraignants d’emballages réutilisables à mettre sur le marché chaque année pour les grandes entreprises, en substitution du jetable.
Autre chantier pour Zero Waste France : l’interdiction des emballages, gobelets et récipients jetables quand les repas sont pris sur place dans les établissements de restauration. "Rien que pour une chaîne comme McDonald’s, cette mesure permettrait d’éviter quelques 50 tonnes de déchets par jour en France", indique l'association. Cette dernière précise qu'elle défendra le renforcement des interdictions d’ores et déjà adoptées en France (gobelets, pailles...), mais pour lesquelles des dérogations pour les bioplastiques ou les produits composés d’un mélange plastique/carton subsistent.
Enfin, le projet de loi anti-gaspillage contient plusieurs dispositions visant à renforcer la responsabilité des entreprises quant aux produits qu’elles mettent sur le marché, à préciser les obligations d’information du consommateur ou à allonger la durée de vie des produits. En la matière, le succès du Défi "Rien de neuf" (voir notre article) démontre que les Français aspirent à d’autres modes de consommation, plus respectueux de la planète : réparation, achat de seconde main, produits durables... Reste à rendre ces nouvelles habitudes accessibles au plus grand nombre grâce à des politiques publiques adaptées. Pour avancer sur ce chantier, Zero Waste France appuie par exemple la proposition développée par le Réseau des Ressourceries (REFER) visant à créer un fonds de soutien aux activités de réemploi solidaire (ressourcerie).