Le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (LEC) sera examiné par la Commission du développement durable du Sénat ce 18 septembre. Problème, pour l'association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) : il ne fait pas assez, en l’état, pour allonger la durée de vie des produits vendus en France. C’est pourquoi celle-ci propose 5 mesures phares, parmi les 50 mesures de politiques publiques de son livre blanc...
Une note de réparabilité obligatoire dès 2021 est prévue dans le projet de loi. Elle devrait permettre à chacun de savoir à quel point un produit acheté est réparable. La grille de critères (disponibilité des pièces détachées et notices, facilité de démontage, remontage...) et la pondération seront établies par le Ministère. Les fabricants devront ensuite auto-déclarer leur note. "Cependant, pour avoir un impact réel, il est indispensable que l’indice soit complètement transparent : le vendeur doit communiquer sans frais aux consommateurs les critères ayant permis d’établir la note de réparabilité, transmis par le fabricant, pour pouvoir vérifier la fiabilité des informations et se protéger contre de fausses déclarations", souligne HOP. Cette dernière réclame donc un indice de durabilité, plus large, incluant la robustesse et la conception.
Pour l'association, il convient également de préciser le délit d’obsolescence programmée, afin de rendre clairement interdites les pratiques visant à rendre un produit irréparable (les produits dont les pièces essentielles au bon fonctionnement du bien ou les pièces d’usures sont impossibles à réparer, même par un professionnel). "Mieux protéger les consommateurs, c’est aussi étendre les garanties, en fonction du prix ou de la catégorie de produits (un lave-linge qui dure 8 ans est aujourd’hui garanti de la même manière qu’un grille-pain par la loi, soit 2 ans). Les fabricants doivent en être responsables. D’autres pays européens ont introduit des garanties plus longues pour certains produits".
Autre mesure réclamée par HOP : imposer un compteur d’usage sur certains produits. Ainsi, comme le compteur kilométrique des véhicules, un compteur d’usage permettrait sur certains produits (lave-linge, ordinateur, télévision...) de suivre l’usage en temps réel (en nombre de cycles ou d’heures par exemple). En plus de renforcer la transparence sur la durée de vie des appareils, le compteur d’usage servirait à stimuler le marché de l’occasion avec une valeur de revente plus objective.