Les associations environnementales ne veulent pas d'un nouveau statut pour l'incinération
Nous vous avions alerté à propos de la hiérarchie à l'égard du traitement des déchets sur laquelle le Conseil de l'Union européenne avait insisté dans ses Conclusions à l'occasion de sa dernière réunion qui s'est tenue le 27 juin 2006 (voir notre rédactionnel). Elle place les opérations de valorisation, notamment la valorisation énergétique à un niveau au dessus de l'élimination mais en-dessous du recyclage. Cela n'est pas suffisant pour que l'opposition des O.N.G environnementales à la proposition de la Commission sur un reclassement des incinérateurs en installations de récupération diminue ...
Selon les O.N.G environnementales, lors des discussions autour de la définition de la nouvelle Stratégie des déchets de l'UE, les ministres de l'environnement auraient du aborder la proposition controversée de la Commission sur le reclassement des incinérateurs en installations de récupération. Si elles s'opposent à cette demande, c'est parce que cette redéfinition risque de promouvoir l'incinération au détriment de la prévention, la réduction et le recyclage des déchets (une UIOM s'amortit sur longue période et son approvisionnement doit être assuré si l'on ne veut pas supporter une augmentation du coût de traitement. Sur le plan économique, cela peut s'avérer contraire à la réduction des déchets).
« En rendant l’incinération des déchets aussi acceptable que la réutilisation ou le recyclage, cette nouvelle classification des incinérateurs serait un recul important dans la politique de la Communauté européenne sur les déchets et minerait d’autres éléments positifs de la stratégie adoptée », défend Carolina Baldovino, des Amis de la Terre France.
Elle complète son propos, craignant que la proposition de la Commission visant à re-qualifier les incinérateurs risque de nuire aux bonnes intentions ( voir notre précédent rédactionnel) : « Les incinérateurs sont un dispositif d’élimination, ils ne doivent pas être re-qualifiés en moyen de récupération. Ils gaspillent des ressources qui pourraient être récupérées par le recyclage et découragent la prévention des déchets. Un incinérateur-type qui produit de l’électricité à partir des déchets émet environ 33% de plus de dioxyde de carbone qu’une centrale électrique au gaz », déclare-t-elle en appuyant ses propos sur les enseignements du rapport "A changing climate from energy from waste" et son résumé : "Dirty Truths : Incineration and Climate Change"
à suivre...
Pour en savoir plus : Conclusions du Conseil sur la prévention et le recyclage des déchets