Les Côtes d’Armor font un battage avec les séchoirs à foin
Une fois n’est pas coutume… Loin d’en faire un foin, le département des Côtes d’Armor se fait l’ambassadeur du séchage du fourrage par le biais d’énergies renouvelables. Incontestablement il est le premier à s’engager dans une telle démarche, au nom du développement durable tout autant que des économies d'énergie. Lors de sa session plénière du 26 septembre dernier, le Conseil général a en effet voté une nouvelle politique de séchage du foin utilisant des chaudières ou des capteurs solaires...
Pour ce faire, les élus ont prévu une enveloppe de 65 000 € annuelle. Une démonstration de l’efficacité du système mis en oeuvre aura lieu le 8 décembre prochain…
Les conclusions de l’étude financée par le Conseil général des Côtes d’Armor sont sans appel sur le plan technique : un séchoir à foin fonctionnant à l’énergie renouvelable agit sur la sécurité du système d’alimentation herbager, sur la qualité du foin et du lait.
L’utiliser, c’est accroître la part de l’herbe dans l’alimentation malgré le nombre de parcelles non accessibles aux vaches ; et assurer une plus grande sécurité alimentaire dans le cas d’une transformation et de commercialisation en circuit court (pour une bonne image du produit).
Un véritable engagement politique
Le 26 septembre, l’assemblée départementale a donc voté son soutien à l’utilisation de séchoirs à foin, comme elle propose depuis de nombreuses années différentes aides aux systèmes herbagers. Un des enjeux de ces systèmes est de constituer des stocks fourragers en quantité et qualité suffisante pour la saison hivernale. C’est pourquoi le département a financé, à titre expérimental, deux séchoirs à foin ainsi que l’étude menée par la Segrafo (association de promotion et de développement du SEchage en GRAnge des FOurrages).
De leur côté, le Cedapa (centre d’étude pour un développement agricole plus autonome créé en 1982) et l’Afip Bretagne (association de formation et d’information pour le développement d’initiatives rurales) ont étudié la faisabilité technique et économique du système de séchage de foin dans les Côtes d’Armor.
L’étude porte sur la totalité des équipements du département, c'est-à-dire sur 11 installations.
Elle confirme que le séchoir est un équipement permettant une réorientation du système de production vers des systèmes herbagers encore plus autonomes et durables.
Toutefois, les aides proposées par le Conseil général sont soumises à deux conditions : la réalisation d’une étude de faisabilité technique et économique et l'utilisation d’une source d’énergie renouvelable.
Parmi les aides proposées… celle à l’investissement du système de chauffage
installation d’une chaudière à bois (plan bois énergie) : 20% pour l’installation d’une chaudière à bois et d’un silo de stockage
installation solaire : 20% pour l’installation de capteur solaire m, aide plafonnée à 6 000 € L’investissement est plafonné à 30 000 €.
Les résultats économiques
Le coût alimentaire est plus faible en système séchoir ; en revanche, le coût nourries logées est nettement plus onéreux du fait des lourds investissements que nécessite ce système de production. Le coût d’une installation de séchage de foin hors bâtiments varie de 28 000 à 50 000 € (griffe, ventilateur, gaines, caillebotis…) auquel il faut ajouter 25 000 € d’investissements en matériel de récolte de foin et 30 000 € pour le système de chauffage en énergie renouvelable (chaudière ou capteur solaire).
Au final, le bilan environnemental est satisfaisant
L'installation séchoir entraîne une augmentation de la surface en herbe dans l'exploitation, avec pour conséquences :
une meilleure couverture des sols en hiver et
une réduction de l'utilisation des pesticides par rapport aux cultures telles que le maïs.
Par ailleurs, les sources d'énergies préconisées sont des énergies renouvelables.
Enfin, le système favorise également l'économie d'énergie puisque la chaudière peut servir pour d'autres usages comme le chauffage domestique...