Les déchets franciliens, passés à la loupe
Rendez-vous était donné par la présidente de l'Ordif, dans les locaux de l'observatoire, à la Cité régionale de l’Environnement, afin de présenter les derniers chiffres sur les Déchets Ménagers & Assimilés (DMA), collectés en 2013... . Lors de cette réunion de présentation qui rassemble les principaux acteurs des filières déchets en IDF, deux tables rondes ont mis l'accent sur le compostage et le réemploi, via le témoignage d'acteurs de la région...
Cela fait plus de 20 ans que l’Ordif piste le service public francilien dédié à la gestion des déchets ménagers. Une enquête d’envergure, menée tous les deux ans, auprès des collectivités franciliennes ayant une compétence collecte et/ou ayant la maîtrise d'ouvrage de déchèteries publiques, permet de dresser un tableau précis de la situation qui prévaut, en actualisant les données relative aux Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) en Ile-de-France, pour ce qui touche à l’évolution des quantités collectées, du mode de traitement choisi, des modalités de collecte, mais aussi et peut être surtout de calculer des indicateurs qui facilitent l’évaluation des performances franciliennes par rapport aux objectifs réglementaires régionaux (PREDMA, PREDD, PREDAS), nationaux (Grenelle de l'Environnement) et européens.
La présidente de l'observatoire, Geneviève Wortham, a rappelé « l’importance de réaliser un suivi annuel des tonnages de DMA collectés en Ile-de-France, ces données chiffrées permettant de calculer chaque année, des indicateurs de suivi régionaux qui sont ensuite utilisés notamment dans le cadre de l’élaboration et de l’évaluation du PREDMA (Plan Régional d’Elimination des DMA) établi par la région Ile-de-France ». Pour le coup, on est en pleine actu, puisque les réflexions concernant la révision du PREDMA devraient démarrer au ours du second semestre 2015.
D’entrée, on constate une disparité évidente selon les département de la région. Ainsi, dans les Hauts de Seine, on produit 90 kilos de déchets en mois et par personne que dans le reste de la région. Dans la grande couronne, du fait qu’il est plus fréquent que les habitants disposent d’un jardin, les poubelles sont plus « dodues ».
Cela étant dit, on assiste néanmoins à une tendance baissière : une autre façon de consommer semble faire progressivement son chemin., tandis que le compostage des déchets organiques progresse, de même que le tri…
Pour ce qui est de la revue de détail, 462 kg/hab de DMA (en moyenne) ont été collectés en Ile-de-France, en 2013 : soit - 11 kg/hab par rapport à 2012 et - 45 kg/hab depuis 2000. « Les flux de déchets triés à la source (emballages, papiers graphiques, verre, déchets collectés en déchèteries, etc.) n’ont pas connu d’évolutions majeures depuis 2011. En revanche, il est intéressant de noter que le flux d’Ordures Ménagères résiduelles (déchets produits quotidiennement non triés) a diminué de 102 kg/hab depuis 2000 ».
Cette rencontre fut l'occasion de mettre un coup de projecteur sur la promotion du compostage domestique et le réemploi en déchèterie, avec un constat : de nombreuses collectivités franciliennes se sont déjà engagées dans le déploiement d’actions de promotion du compostage sur leurs territoires, la Région ayant présenté les outils et formations qu’elle met à disposition afin d'accompagner les collectivités dans leurs démarches de compostage de proximité, notamment via les Programmes Locaux de Prévention.
Puis, collectivités, opérateurs privés et structures de l’Economie Sociale et Solidaire ont présenté de nouveaux partenariats mis en place « afin d’intégrer une filière de réemploi sur les déchèteries», soulignant «la nécessité de sensibiliser continuellement à la fois les ménages mais aussi les gardiens de déchèterie quant à cette nouvelle voie de prise en charge des déchets».
Au total, ce sont 21 (sur 173) déchèteries fixes de la région Ile de France, qui ont installé un caisson dédié au réemploi sur l'année 2013...