Les effets de la mondialisation sur l'environnement
La mondialisation est devenue, depuis une quinzaine d'années, un des thèmes centraux du débat politique, économique et social. Plusieurs rapports parlementaires ont déjà été consacrés à ce sujet, mais peu se sont intéressés à la question spécifique des liens entre mondialisation et environnement. Un rapport vient d'être adopté en date du 3 mars 2004 par la Délégation pour la planification au Sénat présenté par Serge Lepeltier, Sénateur - maire de Bourges, intitulé « Mondialisation : une chance pour l'environnement ? ».
Ce rapport sénatorial entend apporter sa contribution au débat en cours sur la gouvernance de la mondialisation
A priori, quand bien même le processus de libéralisation des échanges n'est pas totalement achevé, en structurant la croissance de nombreux Etats, la mondialisation entraîne une dégradation de l'environnement.
Mais il semblerait qu'il n'y ait pas d'opposition irréductible entre mondialisation et qualité de l'environnement. Le phénomène de « dumping environnemental » semble plus limité qu'il n'est parfois allégué, et il est possible que la spécialisation internationale joue plutôt en faveur de la lutte contre la pollution.
Par ailleurs, à long terme, seule l'élévation des niveaux de vie, que favorise la mondialisation, permettra de dégager les ressources suffisantes pour la protection de l'environnement, et permettra de faire de cet objectif une priorité de nos politiques publiques.
Néanmoins, le bilan de la mondialisation en matière d'environnement dépend, in fine, beaucoup de la mise en oeuvre de bonnes politiques environnementales, au niveau national, pour les dégradations localisées, et au niveau multilatéral, pour les problèmes environnementaux globaux. Le manque d'action concertée donne prise aux craintes de délocalisations industrielles, et décourage les initiatives nationales ; c'est pourquoi l'amélioration de la gouvernance mondiale environnementale est un enjeu central pour le siècle qui s'ouvre.
Face à l'existence de « biens publics mondiaux » tels que la couche d'ozone, le climat ou la biodiversité, dont la préservation requiert une action internationale coordonnée, Serge Lepeltier insiste sur la responsabilité première des pays développés qui doivent s'engager vers des politiques environnementales plus volontaristes et ne pas se dédouaner en invoquant le refus des pays en développement d'y participer.
Il propose de nombreuses mesures de nature à rééquilibrer la gouvernance mondiale en faveur de l'environnement : création d'une organisation mondiale de l'environnement et d'une écotaxe internationale frappant les émissions de carbone, négociation de nouvelles conventions internationales pour lutter contre la déforestation et l'épuisement des ressources halieutiques, réforme de l'OMC pour s'assurer que la liberté du commerce n'entrave pas la protection de l'environnement. Il demande qu'une éventuelle taxation sur le kérosène soit rapidement mise à l'étude.
Pour en savoir plus: Rapport du Sénat sur la mondialisation et l'environnement ( format pdf 195 pages )