Les Français se disent anti « déchets sauvages »
Selon un sondage orchestré par Eco-Emballages-TNS-Sofres, nos compatriotes admettent leurs responsabilités et prônent la pédagogie, l’information, l'éducation des jeunes publics pour combattre le phénomène de déchets abandonnés dans la nature, la rue, les lieux publics...
Cette enquête a été réalisée les 8 et 9 juin 2006 auprès d'un échantillon national de 1 060 personnes représentatif de l’ensemble de la population, âgée de 15 ans et plus, interrogées en face-à-face à leur domicile, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) et stratification par région et catégorie d’agglomération.
Pour Eco-Emballages, « cette première étude sur leurs vision de la propreté hors foyers, leurs états d’esprit et leurs prises de conscience confortent l’organisme dans ses actions de sensibilisation au développement durable pour lutter contre le phénomène ».
Après la mise en place, qu’il juge « réussie », de la collecte sélective en France (59 millions d’entre eux trient leurs déchets à domicile), l’éco-organisme s’attaque aujourd’hui aux déchets sauvages jetés en dehors du foyer, et surtout n’importe où : c’est ce qu’on appelle le « littering ».
L’étude montre que, même s’ils considèrent que jeter des déchets dans les lieux publics ou la nature est inacceptable, les Français tolèrent ce qu’ils appellent les « petits déchets », ceux qui ne se voient pas trop, genre mégots de cigarettes et chewing-gums.
Jeter n’importe où et faire de son déchet un déchet sauvage est considéré comme des plus inciviques (85 % des Français les jugent inadmissibles), avant le vandalisme (74%) et la vitesse sur l’autoroute (44%). Les déchets sauvages sont jugés inadmissibles surtout lorsqu’ils touchent la nature (restes d’un pique-nique 83%, versus mégots sur un trottoir 36%).
Seuls 17% des Français se disent très satisfaits de l’état de propreté à proximité de chez eux, et même si presque la moitié déclarent que la situation s’améliore, un Français sur quatre juge que l’état de propreté se détériore et 30% ne voient aucun changement.
Ce n’est pas nécessairement dans les grandes villes que le niveau de satisfaction est le plus bas : les déchets sauvages touchent en effet tous les degrés d’urbanité. Néanmoins, on note une satisfaction nuancée dans les régions où l’affluence touristique est forte et où la collecte sélective est toujours en déploiement.
Les Français ne rejettent pas la faute sur l’autre : près des deux tiers des interviewés mettent en avant que les déchets sauvages sont essentiellement commis par inadvertance (« on ne réfléchit pas trop aux conséquences » 65%) ; viennent ensuite l’équipement inadapté (38% parce qu’« il n’y a pas de poubelle à proximité ») et le mimétisme (« les autres le font aussi » 35%).
Ce qui démontre que les déchets sauvages relèvent avant tout d’un comportement individuel.
Il n’y a pas de profil type de celui qui jette ce type de déchets : tout le monde jette, quel que soit son milieu social ou son âge (respectivement total d’accord 85 % et 57 %). Les urbains se disent eux-mêmes plus négligents que les ruraux (67 % total d’accord) ; et ce n’est pas parce qu’on est négligeant à l’extérieur qu’on l’est forcément chez soi.
Les déchets sauvages relèvent incontestablement d’un problème comportemental ; ainsi les raisons profondes évoquées sont avant tout un manque d’éducation ou d’information (pour 56% des répondants) et de l’égoïsme, un absence de civisme (40%).
C’est la raison pour laquelle la solution retenue pour lutter contre les déchets sauvages est avant tout la pédagogie, notamment auprès des enfants (pour presque les deux tiers des répondants), avant les mesures cœrcitives, telles que les amendes aux personnes non respectueuses, solution qui arrive néanmoins en deuxième position (pour la moitié des répondants).