Les industries du recyclage carburent sans « carbonner »
Le BIR – Bureau International de la Récupération et du Recyclage – annonce la première étude globale à comparer l’empreinte carbone et le gain énergétique entre matières premières et matières secondaires. Bien joué : en 2007 les industries du recyclage auraient fait économiser 1,8% de toutes les énergies fossiles utilisées sur la planète.
A l’occasion du 60ème anniversaire de sa création, le BIR vient de réaliser la première enquête mondiale, permettant de mesurer l’impact carbone et énergétique de 7 matières recyclées, mais également de le comparer à l’impact carbone et énergétique des mêmes matières premières. Cette étude rédigée en anglais dont les résultats préliminaires ont été publiés au cours du récent congrès mondial du recyclage à Monte Carlo, sera finalisée dans les prochaines semaines.
Son expertise lui vaut d’être reconnu et consulté par les organisations internationales dans toutes les questions ayant trait à la gestion et à la circulation des matières de récupération et à la préservation de l’environnement.
Poursuivant les mêmes objectifs qui ont été à la base de sa création, cette institution continue à œuvrer activement au plan international pour le développement et la lisibilité de l’industrie du recyclage et de la récupération, activité vieille de plusieurs milliers d’années.
L’étude a été réalisée par un groupe de recherche de l’Imperial College (Londres), une des 5 plus brillantes universités scientifiques au monde (classement THES World University Ranking 2007). L’équipe de recherche a analysé toutes les données disponibles en 2007 – et 2006 si des informations n’étaient pas disponibles en 2007 – sur 7 matières – aluminium, cuivre, fer, plomb, nickel, fer blanc, zinc et papier.
Sur 2007, l’étude a recherché la mesure du gain énergétique en prenant une unité de 100 000 tonnes de matière produites. Les gains énergétiques les plus forts résident dans l’aluminium et le nickel recyclés.
Matière |
Primaire |
Secondaire |
Gain |
Aluminium Cuivre Fer Plomb Nickel Fer-blanc Zinc Papier |
4 700 1 690 1 400 1 000 8 330 1 440 2 900 3 520 |
240 1 880 |
4 460 1 060 230 987 8 144 1 420 1 100 1 640 |
Unité de mesure : Tera joul
Sur 2007, l’étude a recherché la mesure du gain carbone en prenant une unité de 100 000 tonnes de matières produites. Les gains les plus importants en Crédit Carbone résident dans l’aluminium et le nickel recyclés.
Matière |
Primaire |
Secondaire |
Gain |
Aluminium Cuivre Fer Plomb Nickel Fer-blanc Zinc Papier |
383 125 170 |
29 44 70 2 22 3 56 140 |
354 81 97 161 811 162 180 30 |
Unité de mesure exprimée en Kt CO2
Si l’on se base sur la production annuelle des différentes matières prises en compte dans l’étude, le gain carbone global et international représente 551 millions de tonnes, soit 1,8% de toutes les émissions d’énergies fossiles de la planète.
Dans le cadre de cette étude, l’équipe de recherche a voulu étudier la sensibilité des gains d’énergie et d’empreinte carbone aux variables de recyclage. L’équipe a pu démontrer que des gains – à des degrés divers – étaient possibles même si une partie mineure d’une matière était recyclée.
Le BIR s’investit pour encore davantage améliorer les gains « énergie » et « carbone » de la filière
Le secteur du recyclage a eu historiquement un rôle moteur dans le développement de nouvelles techniques et technologies de production industrielle, notamment en période de pénurie de matières premières et de ressources énergétiques. L’industrie investit chaque année 20 milliards de dollars en recherche et développement, et poursuit inlassablement ses efforts en matière d’innovation, pour que chaque matière soit parfaitement reconnue, triée et qu’elle suive sa filière spécifique de traitement.