Les métaux de base emportés par la crise

Le 10/10/2008 à 19:33  

Les métaux de base emportés par la crise

Métaux non ferreux La chute est vertigineuse. Les rats quittent le navire...La crise financière entraîne dans son sillage le marché des métaux de base. Non seulement il faudra pleinement prendre en compte l'impact sur les cours de la baisse de la croissance mondiale et donc de la demande en métaux, mais à court terme, il faut que les intervenants liquident leur position à long terme. Cela se solde par des pertes, et surtout face à la crise de liquidité les échanges se rétrécissent à la vitesse grand V. De quoi à faire plonger rapidement et brutalement les cours..

Le marché des métaux n'est pas très loin des marchés financiers et y interviennent les investisseurs institutionnels, les hedgefunds. Alors dans le climat actuel d'absence de liquidité, pas étonnant que les opérateurs se retirent. Nombreux sont ceux qui ont été pris par surprise par le renversement des produits dérivés et ne peuvent plus revenir sur le marché.

Selon certains analystes, se sont aux environs de $40 milliards qui ont été investis dans le marché des métaux de base depuis le début de l'année. Maintenant, avec l'absence de crédit et le débouclage des positions, on arrive à des cours qui sont proches des coûts de production. Mais, la crise de confiance bloque le marché et très probablement le plus bas niveau de cours n'est pas encore atteint. L'incertitude règne et à l'image des marchés financiers, tout le monde ignore où la purge va s'arrêter.
" C'est une période dangereuse. Même si le volume des transactions a été élevé au mois de septembre sur le LME, tout le monde est en retrait " commente un trader new-yorkais. Ainsi les contrats au Nymex sur le cuivre ont chuté de 30% en septembre atteignant 1.21 million, contre 2.31 millions au mois d'avril. " Les négociants font du cash et ferment leur position. Quand les prix baissent, l'intérêt diminue, et les volumes augmentent, ce qui indique des liquidations " ajoute-t-il.
La situation sur les contrats du cuivre au LME est moins nette. Les volumes restent élevés, et si le nombre des contrats a baissé en août à 5,01 millions contre 5,89 millions en avril, ils ont à nouveau augmenté à 5,9 millions en septembre.

" Sans aucun doute, certaines banques vont arrêter d'intervenir sur le LME. C'est le cas d'UBS qui va continuer seulement d'intervenir sur le marché des métaux précieux. Mais la situation reste floue". Selon un autre négociant se positionner actuellement sur les marchés c'est comme la roulette russe. Et, en plus il est difficile d'obtenir du crédit.

Dans ces conditions, le marché des métaux de base ne peut être que baissier à court terme, mais la crise financière lui apportera peut-être plus de transparence en réduisant les crédits sur les produits dérivés.

Au niveau des cours du LME, la baisse est si violente qu'il faut avoir le cœur bien accroché : le cuivre a touché vendredi 4999 dollars, niveau au plus bas depuis février 2006. Idem pour le nickel qui a plongé à 11 945 dollars, un niveau plus vu depuis janvier 2006, le zinc s'est écroulé à 1335 dollars, renouant avec les prix de novembre 2005, l'aluminium est descendu jusqu'à 2161 dollars, un plus bas depuis novembre 2006.
"Les prix ont chuté lourdement, alors que la volatilité des marchés financiers et les inquiétudes sur la croissance économique mondiale continuent à saper le moral des investisseurs et peser sur les prix", ont commenté les analystes de la banque Barclays Capital.
"Les marchés de matières premières sont en passe d'enregistrer leur plus fort déclin annuel depuis 2001", ajoutait John Reade, de la banque UBS.
"Bien que tous les regards soient braqués sur la crise du crédit, sur les baisses de taux et sur le sauvetage des marchés financiers, la détérioration de l'économie réelle n'a pas échappé aux courtiers des matières premières", souligne l'analyste John Reade, de la banque UBS.

Le Groupe international d'étude du cuivre (ICSG), qui tablait en début d'année sur un manque de ce métal sur le marché, a refait ses calculs jeudi en tenant compte de la crise.

"Le déficit pour la première moitié de l'année, calculé à 100'000 tonnes, devrait être compensé par un surplus de 235'000 tonnes pour la seconde moitié" de 2008 en raison du "retournement des marchés mondiaux", affirme l'institut.

- Cours LME comptant du cuivre -

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- Cours LME comptant de l'aluminium -

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