Les ostréiculteurs face au problème du recyclage
Trop petites, mortes, stock d'invendus à cause d'un retournement de marché suite à une pollution, à un changement climatique...Les ostréiculteurs se retrouvent souvent avec des quantités de coquillages qui ne trouvent pas preneurs. Il faut alors trouver des solutions pour évacuer les coquilles. D'autant plus que la loi interdit la réception des coquillages en décheteries...
Première solution et la plus simple: le retour à la mer: avec la marée les stocks sont dispersés.
Deuxième solution: l'utilisation des coquilles en tant que matériau de remblai pour les chemins littoraux.
Dernière solution: le recyclage, d'autant plus que les dépôts sont de moins en moins bien tôlérés par les citoyens.
Mais au fait, combien y a-t-il de tonnes de coquilles à recycler ?.
Selon le magazine l'Ostréiculteur ce sont 1500 tonnes de moules pour la seule baie de Saint-Brieuc, plus de 10 000 tonnes d'huîtres dans le bassin Arcachon-Aquitaine qui sont à traiter chaque année. Mais attention, ce chiffre varie considérablement selon le taux de mortalité. En général, il est de 5 à 10%. Mais, il arrive que certaines saisons ce taux atteigne 40% dans des endroits exposés.
« Moins il y a de mortalité, mieux on se porte », constate Manuel Savary, le Monsieur qualité et environnement de la section régionale conchylicole de Normandie.
Le recyclage: une solution difficile
Sur le papier, cette solution est la meilleure. Dans la pratique, l'application est difficile car comme l'indique Manuel Savary " nous sommes bien incapables d'assurer l'approvisionnement régulier d'une usine de recyclage". Pourtant certains sont persuadés que le recyclage est économiquement viable. C'est le cas de Thérèse Gandrey-Réty, la présidente fondatrice de la Maison de la mer et de la terre, à Isigny-sur-Mer, dans le Calvados qui affirme que la principale difficulté est d'ordre social: « Le recyclage n'est pas dans la culture des professionnels ni dans leurs priorités ».
Une autre difficulté à surmonter est le tri car on trouve de tout dans les stocks de coquilles ( les poches à huîtres en plastique, des gants, des éléments ferreux, plastiques utilisés dans les parcs. On estime à 500 t le poids annuel de ces déchets plastiques pour la Normandie).
Alors, quelle solution ?
A côté du système D, la profession tente de s'organiser. Pour Manuel Savary la remise à l'eau « encadrée » est à considérer . C'est ainsi qu'en collaboration avec l'administration, onze zones de dépôt sont désormais prévues pour les moules en Normandie. Cette solution ne concernera que les petits coquillages, avec une épaisseur maximum de 10 cms et sans déchets plastiques. Ensuite il faudra étudier l'impact sur le milieu.
Dans ces conditions, de meilleures pratiques associées au recyclage parraissent être les soutions d'avenir.