Les pollutions vont se faire (a)voir chez les Grecs...
La Commission européenne en aurait après la Grèce qu'elle ne s'y prendrait pas autrement... Pour l'heure elle exige de ce pays qu'il améliore sensiblement le traitement des eaux usées sur son territoire, ainsi que le mode d'emploi d’une décharge. Déjà gravement tourmenté par la crise liée à sa dette, le pays se serait sans doute bien passé de cet énième problème... La Grèce compte en effet 12 zones dans lesquelles le traitement des eaux urbaines résiduaires est insuffisant, sans compter la décharge située à Kiato qui n’est pas exploitée correctement. Sur la recommandation de Janez Potočnik, Commissaire européen chargé de l’environnement, la Commission vient donc d'adresser aux autorités grecques 2 avis motivés demandant à cette dernière d’assurer l’application correcte de la législation...
Le premier dossier concerne la gestion des déchets dans le Péloponnèse, et plus précisément le fonctionnement inadéquat de la décharge de Kiato. La législation en vigueur impose des contraintes techniques strictes en matière de déchets et de décharges. Lors de plusieurs inspections sur place, il a été constaté que les modalités d’exploitation de celle de Kiato laissaient à désirer, et que celle-ci fonctionnait sans autorisation et donc en violation de la législation européenne. Pour rappel, la directive 99/31/CE concernant la mise en décharge des déchets est un instrument essentiel pour prévenir ou réduire autant que possible les effets négatifs de la mise en décharge des déchets sur l'environnement pendant toute la durée du cycle de vie de la décharge, ainsi que pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les effets négatifs liés à la collecte, au transport, au stockage, au traitement et à l'élimination des déchets.
En vertu de la directive relative au traitement des eaux urbaines résiduaires, les eaux usées générées dans toute agglomération de plus de 2000 habitants doivent être collectées et traitées dans les règles édictées afin d'éviter toute pollution des eaux. L’UE 27 compte 23 000 zones répondant à ce critère, produisant, ensemble, une charge polluante d’eaux résiduaires d’environ 550 millions d’équivalents-habitants. En vertu de l’article 4 de la directive, les eaux urbaines résiduaires doivent faire l’objet d’un traitement secondaire ou d’un traitement équivalent avant leur arrivée dans les systèmes de collecte. Ces rejets doivent également répondre à certaines exigence. Problème : il ressort d’un rapport de 2009 soumis par les autorités grecques que les eaux urbaines résiduaires de Prosotsani, Doxato, Eleftheroupoli et Vagia ne faisaient pas l’objet du traitement secondaire requis par la directive et que, dans 8 autres agglomérations, les rejets des installations de traitement des eaux usées n’étaient pas conformes aux exigences.
Dans ces 2 cas, les autorités grecques reconnaissent les faits et déclarent s’efforcer de résoudre les problèmes soulevés ; il n’en reste pas moins que les mesures nécessaires n’ont toujours pas été prises. C’est pourquoi la Commission demande formellement à la Grèce de remédier à ces situations. Si aucune suite n'est donnée dans un délai de 2 mois, la CJUE (Cour de Justice de l'Union Européenne) pourrait être saisie...