L'Ifen passe au crible la communication de 150 entreprises françaises
Alors que l'obligation pour les sociétés françaises côtées en bourse de communiquer dans leur rapport annuel des informations relatives aux conséquences de leurs activités sur l'environnement est récente ( décret n° 2002-221 du 20 février 2002 ) l'Ifen en profite pour publier un dossier d'analyse sur les informations publiées sur ces thêmes par 150 entreprises françaises.
Cette étude rappelle tout d'abord le cadre légal et les référentiels existants pouvant servir de base à l'élaboration d'un rapport environnement.
Ensuite, elle décrit la méthodologie de travail de l'Ifen:
Lecture des rapports d'activité,
Classement des sociétés en 3 groupes: Groupe 1 rassemblant 21 entreprises qui ont publié un rapport ou un document spécifique traitant du développement durable, l'environnement ou la sécurité, Groupe 2 rassemblant 40 entreprises qui ont au sein de leur rapport annuel une section suffisamment représentative dédiée au développement durable, à l'environnement ou a la sécurité, Groupe 3 comprenant 89 entreprises qui n'ont pas une section dédiée ou suffisamment pertinente sur ces mêmes informations.
Notation dans une grille de lecture prenant en compte plusieurs facteurs et définitions: information délivrée sous forme chiffrée ou non, relation directe ou indirecte avec l'environnement, périmètres géographique et structurel des informations ( concernent l'ensemble du groupe ou certains sites, certaines ou toutes les activités ),objectifs et délais en cas d'informations chiffrées.
Principaux enseignements
Globalement sur l'ensemble des 150 rapports d'activités étudiés, 12% présentent au moins un objectif chiffré et 35% au moins un résultat chiffré sur l'une ou l'autre des thématiques environnementales regardées (consommation d'énergie, consommation d'eau, …).
Toutes thématiques confondues, les 89 rapports d'activité composant le groupe 3 n'incluent pratiquement aucun résultat chiffré, les objectifs chiffrés étant, eux, inexistants.
Les consommations d'énergie et d'eau et la production de déchets sont les thématiques les plus renseignées, dépassant 80% au sein du groupe 1 en matière de résultats.
A contrario, la thématique des sites et sols pollués est illustrée avec quelques chiffres portant sur les réhabilitations de sites, mais aucun des 150 rapports d'activité ne fournit de recensement de sites et sols pollués. Il en est de même pour les atteintes aux écosystèmes et aux espèces protégées, thématiques davantage abordées en termes d'actions menées.
Alors que la gestion des risques est davantage chiffrée en termes d'accidents touchant les personnels que d'incidents sites, la question des déchets est chiffrée de manière très variée, de la production au recyclage, des déchets de bureautique aux déchets dangereux.
En conclusion..
"Cette grande hétérogénéité dans le rapportage d'information environnementale chiffrée n'est que peu justifiée par le caractère plus ou moins polluant des activités des entreprises présentes dans chacun des groupes.
C'est d'abord la volonté et la capacité de l'entreprise de s'investir dans la durée sur des questions environnementales, qui, en bout de chaîne, peut aboutir à un rapportage annuel de meilleure qualité, et éviter, par exemple, que des entreprises pourtant à risque réel à élevé considèrent leurs activités comme ne présentant aucun enjeu environnemental ou n'encourant aucun risque financier (cas de 10 entreprises au sein des groupes 2 et 3)."
Pour en savoir plus: Etude de l'Ifen sur le rapportage des entreprises