L'industrie du papier mise sur les énergies renouvelables
Nos sociétés sont amenées à réfléchir à un nouveau mode de croissance durable, privilégiant l'utilisation de matières premières et énergies renouvelables, et le recyclage des produits usagés. Les papetiers veulent être aux premières loges de la croissance verte. Souvent accusés de ne pas en faire assez dans ce domaine, de nombreux efforts sont pourtant entrepris pour rendre la filière plus écolo. Les papetiers ont un atout de taille: ils utilisent une matière première naturelle et renouvelable, le bois, pour la fabrication des papiers, cartons, et autres dérivés.
Par ailleurs, les capacités en recyclage ont été considérablement développées. Le taux de récupération des papiers et cartons usagés en 2009 a atteint les 72,5%, contre 62% en 2008. La forte réduction de la consommation globale de papiers et cartons en 2009, pour des raisons liées à la crise économique, à eu certes un grand impact dans la filière. Mais les circuits de récupération des papiers et des cartons usagés ont continué à fonctionner de façon satisfaisante, et ils se sont mêmes développés dans certains secteurs. Le taux d'utilisation (recyclage) des papiers et cartons usagés en 2009 a atteint les 60%. Depuis 2006, grâce au développement des capacités de recyclage, la taux d'utilisation a connu en France un accroissement significatif. La fibre de récupération est devenue la première source de fibre de l'industrie papetière française.
L'industrie papetière est aujourd'hui dans une position de leader en ce qui concerne les énergies vertes. En effet, la biomasse représente 50% de son énergie calorifique et assure une production croissante d'énergie. La biomasse permet de lutter efficacement contre le réchauffement climatique, notamment en terme d'émission de gaz à effet de serre (GES), car le CO2 émanant de la combustion des bioénergies est équivalent au CO2 qu'absorbent les végétaux pendant leur croissance. Son utilisation permet de réduire la consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz). Sur la période 2004-2009, on a pu voir un recours croissant à la biomasse: elle est passée de 40% à 50%. La combustion de la biomasse permet dans de nombreuses installations la production de vapeur mais aussi d'électricité. Cette technologie de production combinée de chaleur et d'électricité est encouragée par les pouvoirs publics, notamment grâce au travers des appels d'offres de production d'électricité. Elle permet un rendement énergétique total supérieur à la production séparée de ces deux formes d'énergies.
Les perspectives actuelles de la croissance verte ouvrent donc de nouvelles possibilités de développement, notamment par la mise en place de bio-raffineries sur les sites industriels. Selon COPACEL, ces bio-raffineries permettront de compléter les activités de production de pâtes, papiers et cartons par la production de molécules chimiques provenant de la transformation du végétal, la fabrication de biocarburants de seconde génération, et la fourniture de chaleur et d'électricité "verte".
L'amélioration de la filière du recyclage et l'émergence de nouveaux produits alliant les technologies électroniques au papier (tags RFID par exemple) sont des enjeux majeurs pour l'industrie papetière. Ce nouveau mode de croissance est un véritable défi pour la filière. A présent les regards se tournent vers les capacités en Recherche et Développement, et du côté des investisseurs...