L'INERIS remet son nez dans la détection de COV
manière globale, les facteurs de réponse mesurés répondent à ceux fournis par les fabricants. Cependant, des précautions d’usage sont à respecter...
L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques a pour mission de contribuer à la prévention des risques que les activités économiques font peser sur la santé, la sécurité des personnes et des biens, et sur l’environnement. Il mène des programmes de recherche visant à mieux comprendre les phénomènes susceptibles de conduire aux situations de risques ou d’atteintes à l’environnement et à la santé, et à développer sa capacité d’expertise en matière de prévention. Ses compétences scientifiques et techniques sont mises à la disposition des pouvoirs publics, des entreprises et des collectivités locales afin de les aider à prendre les décisions les plus appropriées à une amélioration de la sécurité environnementale.
Les mesures ont démontré une grande variabilité de certains paramètres en fonction des conditions extérieures, qui tendent à modifier les résultats. Les appareils doivent donc être utilisés par des professionnels avertis et compétents.
Financée par le Ministère chargé de l’Ecologie et l’Association d’exploitants d’équipements de mesure, de régulation et d’automatismes (EXERA), la campagne sur les détecteurs PID s’inscrit pleinement dans une démarche de prévention et de maîtrise des risques au sein des ICPE. Ces appareils détectent en temps réel les polluants chimiques, notamment les Composés Organiques Volatiles (COV) présents dans les atmosphères de lieux de travail. Les détecteurs constituent une barrière technique pour protéger les biens et l’environnement autour de l’installation ; leur utilisation permet en effet de mesurer les niveaux de pollution et réduire les émissions industrielles.
Le rapport s’appuie sur une campagne d’essais menée en 2010 et 2011. Il est fondé sur un protocole précis, mis en place par une commission technique de l’EXERA. Cinq appareils ont été évalués : certains sont des PID dédiés, d’autres sont des détecteurs intégrés dans des appareils multigaz. Le protocole a consisté en des tests effectués en laboratoire via un banc d’essais spécialement conçu, ainsi que sur un site industriel. L’objectif était de comparer les performances métrologiques de chacun d’entre eux. Les substances, les conditions d’essais et les performances évaluées ont été identiques pour chaque appareil.
Les résultats mettent en évidence que les facteurs de réponse mesurés sont globalement comparables à ceux fournis par les fabricants. En moyenne, les écarts constatés sont de l’ordre de 20%, ce qui est considéré comme acceptable au regard des incertitudes relatives à la méthode de génération et d’analyse des gaz d’essai et de la méthode de détermination des facteurs de réponses.
En revanche, les variations des conditions ambiantes, telles que la température, l’humidité et la pression, influencent la réponse des appareils. Ainsi l’influence de l’humidité est d’autant plus marquée que la température est élevée. Par ailleurs, le temps de retour à zéro des détecteurs a parfois été très significativement augmenté (jusqu’à plus de deux heures) en raison de l’exposition à une atmosphère polluée par des vapeurs de solvants. A noter, les temps de réponse et de récupération peuvent être très variables d’un type d’appareil à l’autre et d’une substance à l’autre.
Il est donc indispensable de prévoir des précautions d’usage. Ces appareils doivent être vérifiés avant chaque utilisation et manipulés par des professionnels avertis, capables de réaliser une analyse critique de l’information donnée.
Depuis l’origine, l’INERIS dispose d’une large expertise dans l’évaluation et la gestion des risques liés aux activités industrielles. L’Institut est en mesure d’éclairer les industriels et les pouvoirs publics sur la fiabilité des barrières techniques en tenant compte de leur technologie, de leur gestion, ou de l’usage qui en est fait.