L'Inspection des installations classées voit ses missions renforcées en 2008
Hier matin Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a présenté à la presse le bilan de l’action de l’Inspection des installations classées (DRIRE - directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement - pour les installations industrielles, services vétérinaires pour les installations agricoles, STIIIC, service technique interdépartemental d’inspection des installations classées à la préfecture de police de Paris) et les priorités d’actions pour 2008...
Les installations classées sont les activités industrielles ou agricoles dont l’exploitation présente des risques pour la santé ou l’environnement. Il y a en France environ 500 000 de ces installations, dont 50 000 sont soumises à une autorisation préfectorale préalable.
L’année 2007 a été marquée par une très forte mobilisation des Drire dans la réduction du risque à la source sur les sites industriels les plus dangereux : 316 études de dangers sur les sites Seveso ont ainsi été instruites par l’Inspection, en se fondant sur les nouvelles méthodologies prenant en compte la probabilité et la vitesse de propagation des accidents.
Ces travaux ont conduit à des décisions d’investissement importantes par les industriels pour réduire ce risque, d’un montant total d’environ 200 millions d'euros. Les 660 sites à hauts risques ont par ailleurs fait l’objet de 1 618 visites d’inspection portant notamment sur les systèmes de gestion de la sécurité, pour prévenir les défaillances humaines, et sur le déclenchement des plans d’opération interne en cas d’accident.
Cette étape de réduction du risque à la source était indispensable avant d’entrer dans la phase d’approbation des plans de prévention des risques technologiques, qui a démarré l’an dernier.
Une campagne d’analyse des caractéristiques d’engrais à base de nitrate d’ammonium a permis d’identifier et de traiter certains produits dangereux, notamment un stockage à Soissons, dans l’Aisne.
Le programme de réduction des rejets de substances toxiques dans l’air, mené depuis 2003 sur environ 400 établissements particulièrement polluants, a permis de réduire ces rejets de 40 à 80%, suivant les substances entre 2000 et 2006. L’action a été poursuivie en 2007 et s’est traduite par de nouvelles demandes de réduction des rejets aux entreprises.
Pour 2008, les priorités porteront sur la mise en œuvre des engagements du « Grenelle Environnement », notamment le contrôle de certains produits chimiques, l’extension et le renforcement du programme de réduction des rejets de substances toxiques, et la réalisation de premiers diagnostics énergétiques, tout en poursuivant les chantiers particulièrement lourds déjà engagés, comme l’élaboration des plans de prévention des risques technologiques et l’application de la directive IPPC sur les pollutions industrielles.
L’inspection s’impliquera aussi fortement dans le plan d’actions national sur les PCB, tant au niveau de l’identification et de la diminution des rejets encore existants, du traitement d’éventuels sites pollués que du suivi du plan national d’élimination des appareils contaminés comme l’avait annoncé la secrétaire d’Etat, le 6 février dernier lors de l’installation du premier comité de pilotage national sur les PCB (voir notre dépêche).
Par ailleurs, une action de contrôles « coup de poing » sera organisée sur les installation de nettoyage à sec en milieu urbain compte tenu de leur impact sanitaire potentiel, lié à l’usage de perchloréthylène en cas de non respect de la réglementation.
2008 verra enfin l’adoption d’un nouveau plan pluriannuel de modernisation de l’Inspection des installations classées, qui fixera les objectifs et leurs déclinaisons tant techniques qu’organisationnelles.
Concrétisation de la volonté gouvernementale d’améliorer la transparence semble-t-il, et de favoriser (cela va dans même sens) à l’information du public, le site http://www.installationsclassees.ecologie.gouv, ouvert en 2007, recense l’ensemble des renseignements utiles sur les installations classées, notamment la réglementation applicable, les démarches à réaliser par les exploitants et les enjeux en matière de sécurité et d’environnement. Il permet également d’accéder à une base de données des établissements dont l’activité est encadrée par une autorisation d’exploiter, renvoyant notamment aux documents administratifs disponibles, aux fiches du registre français des émissions polluantes (pour les installations réalisant les plus forts rejets) et aux écrans Basol (pour les sites pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics).