L'obsolescence rapide, ce fléau générateur de D3E...

Le 26/02/2013 à 18:46  

L'obsolescence rapide, ce fléau générateur de D3E...
 Alors qu’ils n’existaient pas il y a 15 ans, les téléphones portables sont aujourd’hui partout : dans nos sacs, nos poches, nos mains... Objets du quotidien, ils sont néanmoins de véritables bijoux de technologie et contiennent plus de 40 métaux. Ces métaux, en plus d’être précieux, sont rares et extraits dans des conditions sociales et environnementales souvent douloureuses. Et on ne vous parle pas de l'obsolescence rapide, voire programmée, de ces objets high-tech...

 Pourtant, il se vend 20 millions de téléphones par an (sans oublier au passage les 3 millions de tablettes) et en moyenne nous en changeons tous les 18 mois. Simple envie de changement ou stratégie orchestrée par les fabricants et les opérateurs de téléphonie mobile ? L’obsolescence rapide de nos biens de consommation conduit au gaspillage des ressources naturelles et à l’amoncellement de déchets.

 Sur les 20 millions de téléphones remplacés, seulement 5% sont collectés. 6% finissent dans une poubelle classique en compagnie des pots à yaourt, de restes alimentaires et de bien d’autres choses. Les autres attendent le plus souvent dans un tiroir une hypothétique seconde vie. Le gâchis est malheureusement le même avec les ordinateurs portables que nous remplaçons tous les 3 à 4 ans.

 Pour produire de nouveaux appareils, ce sont donc de nouvelles ressources non renouvelables qu’il faut prélever : verre et céramique pour l’écran, cuivre, plomb, or, arsenic, béryllium pour la carte électronique, argent pour le clavier, fer, aluminium, plastique pour le boîtier, tantale pour les condensateurs, cobalt, lithium, carbone pour la batterie... "Du fait de l'obsolescence programmée, un téléphone a aujourd'hui une durée de vie de 18 mois. Dans un monde aux ressources limitées, cette situation ne peut plus durer. Les ressources s'épuisent et nous allons les chercher toujours plus loin, occasionnant toujours plus de dommages", indique Camille Lecomte, chargée de campagne pour les Amis de la Terre.

 Des solutions existent pourtant pour réduire les impacts environnementaux et sociaux de nos consommations. La première serait de pouvoir garder ces produits plus longtemps. Les Amis de la Terre appellent donc le Gouvernement et les élus à adopter une loi allongeant la durée de garantie à 10 ans pour contraindre les fabricants à mettre sur le marché des produits durables et réparables. Sur le site www.produitspourlavie.org, l'assocation propose également aux consommateurs et citoyens des alternatives pour acheter, vendre d'occasion, louer, donner, trouver des pièces détachées... : autant d'activités qui contribuent à allonger la durée de vie de nos biens (voir notre dépêche).
 

 Cet article est à lire en complément de notre précédente publication : Sus à l'obsolescence programmée des produits high-tech !.