L'offensive anti-phosphore a débuté...
Situé en amont de l’aménagement hydroélectrique d’Avignon, le Revestidou est un plan d’eau dont la qualité s'est dégradée. Dans le cadre partenarial du contrat de rivière de la Meyne et des annexes du Rhône, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée & Corse, la Région PACA et la Communauté de Communes des Pays de Rhône et d’Ouvèze ont participé à son traitement afin de restaurer aussi bien la qualité de ses eaux que celel de son milieu aquatique...
Le plan d’eau du Revestidou a accumulé au cours des années des sédiments, riches en matières organiques. Ceux-ci dégradent la qualité des eaux et piègent l’oxygène des couches profondes, favorisant la libération du phosphore dans l’eau, la prolifération de pestes végétales (la jussie) et un intense développement d’algues planctoniques. En résultent la perturbation des équilibres biologiques et des incidences sur les activités de loisirs (baignade, pêche).
Afin de réduire le processus de décomposition des sédiments responsable de la désoxygénation des couches profondes de ce plan d’eau, la CNR, maître d’ouvrage, a choisi, suite à l’expertise du Cemagref, de traiter chimiquement les sédiments avec le "procédé Limnox". Pratiquée depuis 30 ans dans différents pays de l’Europe de l’Ouest et du nord, cette technique n’a jamais été testée en France. Son principe : oxyder le sédiment en y injectant des réactifs. La matière organique est ainsi oxydée en gaz carbonique et en eau, le fer passe à l’état ferrique et fixe le phosphore, et les nitrates sont dénitrifiés en azote gazeux. Ce procédé respecte l’environnement et les milieux aquatiques.
Le traitement des 40 hectares du plan d’eau a débuté le 5 juin et duré 4 semaines. Désormais, les sédiments ne devraient plus libérer de phosphore pendant les 5 à 10 prochaines années, permettant ainsi au plan d’eau de retrouver un fonctionnement biologique quasi normal. Des prélèvements viennent d'être effectués afin d’observer la qualité des milieux ; en septembre, de nouvelles mesures seront réalisées afin de s’assurer de l’efficacité du traitement.
D’un coût total de 400 000 euros, cette restauration a été financée à 45% par l’Agence de l’Eau, à 35% par la Compagnie Nationale du Rhône, à 15% par la Région PACA, et à 5% par la Communauté de Communes Rhône Ouvèze.