Loire Atlantique : la métha fait débat
Un projet d’usine de méthanisation à Saint-Père en Retz (Loire Atlantique), qui devrait être opérationnel en 2019 ou 2020, ne laisse pas les habitants de marbre. Certains craignent déjà les « p’tites odeurs », quand d’autres estiment que l’entreprise porteuse du projet est peut être un peu jeune…
En mars dernier, Cap Vert Bioénergie a présenté son projet de création d’une usine de valorisation de matières organiques, sur le parc d’activités de la Hurline, inauguré en 2011, qui accueille déjà 9 entreprises.
L’entreprise marseillaise Cap Vert Bioénergie est née de la rencontre entre Enerfa, développeur de projets de méthanisation et de valorisation du biogaz et Cap Vert Energie, producteur d’énergies d’origine renouvelable, réunissant ainsi des compétences nécessaires au développement de projets de méthanisation au sein de l’équipe de direction, dont notamment, Edmond Farah qui affiche 12 ans d’expérience dans la valorisation biogaz et 7 ans dans la méthanisation, avec 12 projets développés dont 2 déjà réalisés et Hervé Lucas, qui bénéficie de 15 ans d’expérience dans la conduite de projets industriels complexes. L’équipe opérationnelle de Cap Vert Bioénergie est composée de chefs de projets et d’ingénieurs expérimentés, dotés à la fois d’expertise, mais aussi d’une solide expérience métier, notamment dans le traitement des déchets et l’épandage, avec un ingénieur agronome venu de la filiale déchets de Véolia, les process de méthanisation avec un chef de projet venu des BE Ecofys, et Eseta et la valorisation du biogaz, avec un ingénieur venu de chez Verdesis, la filiale biogaz d’EDF Energies Nouvelles.
Edmond Farah, directeur général délégué, et Vincent Bourlaouen, responsable de projet, se sont donc présentés devant les élus et habitants afin d’expliquer le projet. Quand bien même le maire de Saint-Père-en-Retz et vice président de la communauté de communes du Sud Estuaire, Joseph Guilloux, considère la future installation comme une aubaine, les questions posées laissaient apparaitre une inquiétude certaine de la part de nombreux habitants, notamment du fait de la jeunesse de l’entreprise… et donc d’une expérience toute aussi récente… sans compter la crainte des nuisances olfactives.
Pour l’heure, on en est qu’au tout début et rien n’est encore définitif, puisque « les paramètres techniques et économiques » ne sont pas encore bien définis, « l’étude de faisabilité du projet et la préparation à la concertation » commencent tout juste…
Toujours est-il que l’on sait que 15 000 à 20 000 tonnes de matières organiques locales (sous-produits agricoles, biodéchets, boues et déchets verts) issues de l’agriculture, des industries agroalimentaires et des collectivités, pourraient y être valorisées, que le biogaz qui en résulterait permettrait d’assurer la consommation en gaz de 3 500 habitants (il pourrait être injecté dans le réseaux de distribution du gaz de la commune gérée par GRDF et desservant la Hurline et les habitants de la commune qui y sont reliés), tandis que le digestat serait utilisé par les agriculteurs ce qui réduirait pour leur consommation d’engrais chimiques.
Un site web (http://sudloire.energiedurable.info/) est dédié au projet, tandis que la concertation avec les entreprises locales et les riverains débuteront en juin, avant que les démarches administratives (demandes d'autorisation) ne soient lancées.