L'Orne et le Calvados font « déchets communs »
Sur le site de l'Ecopôle, deux bâtiments accolés accueillent les déchets ménagers d'un côté, et les déchets recyclables de l'autre. Le bâtiment principal, abrite un quai de transfert où parviennent les OM et déchets assimilés, avant qu'ils ne soient transférés à l’usine d’incinération. Le second est une installation dédiée aux déchets recyclables, lesquels sont transportés sur un autre site pour être valorisés. A cela s'ajoutent un local pour les 35 employés, une station lavage des engins et des pompes à essence, un bassin de rétention et un bassin pour les eaux d'incendie. « La construction de l’Ecopôle du bocage est une étape marquante de l’histoire du Sirtom, franchie avec succès, et qui transcende les frontières départementales entre l’Orne et le Calvados », a indiqué Gérard Huet. Désormais, tous les déchets du Syndicat de collecte et de traitement des déchets ménagers transiteront par ce nouveau site.
Le projet est né en 2000 puisqu'il s'agissait de restructurer des installations dispersées sur trois sites à Flers, Aubusson et Caligny, sur un seul territoire, constitué sous forme d'Ecopôle. Pour ce faire, 11,5 ha d’emprise foncière sont acquis à Messei, en 2008. « Aujourd’hui, nous disposons d'un outil pour exercer notre mission. Et je tiens à souligner les qualités techniques et esthétiques de l’ensemble dans le respect de l’enveloppe initiale prévue pour ce projet », a indiqué le président du Sirtom, Gérard Huet.
Le président a ainsi rappelé que la vocation première du Sirtom était d’offrir « les meilleurs services aux collectivités et aux usagers, tout en maîtrisant les coûts dans la durée. Nous sommes guidés par deux maîtres mots : le recyclage et la valorisation. Pour l’environnement mais également dans une approche économique. En 2013, le recyclage a permis de dégager 1,1 million d’euros de recettes ».
Alain Lambert a, quant à lui, souligné qu'il est satisfaisant de voir deux départements travailler en commun : « notre patrimoine commun. Dans l’Orne, nous avons une politique de réduction des déchets ménagers et nous y arrivons », des propos partagés par Pascal Allizard, maire de Condé et conseiller général, qui confirmait que le Calvados partageait la même vision, tandis que Yves Goasdoué, le député-maire de Flers, s'est réjoui de « l’union des forces en présence », « au-delà des clivages politiques », ayant permis d’aboutir à un projet de cette envergure. « C’est un choix courageux », a déclaré pour sa part, le sous-préfet d'Argentan, Jean-François Saliba.
Cela dit, en dépit de la cérémonie officialisant une entente politique évidente, ce n'est pas fini ! « Le Sirtom, né en 1969, continue d’écrire son histoire ». En effet, la deuxième tranche de travaux (le chantier en comporte quatre) consistant à construire la 7e déchetterie du secteur, le siège social et une plate-forme de compostage, qui devrait durer 6 à 8 mois, a été repoussée de quelques mois, pour une bonne raison : « nous avons pris un peu de retard car nous sommes encore en discussion avec le maître d'oeuvre sur les principes techniques de la plateforme de compostage », a expliqué Gérard Huet qui a indiqué par ailleurs que le coût de cette 2e tranche est estimé à 3,4 millions d'euros TTC.
Plus tard, il est prévu, aussi, de construire une unité de tri mécano-biologique, afin de valoriser les déchets organiques et réduire encore le poids des déchets destinés à l'élimination, ainsi qu’une usine de méthanisation. Le programme devrait être achevé en 2017.
Cette inauguration a permis aussi, à l'issue de la cérémonie, de rendre hommage à Jean-Michel Correyeur, président du Sirtom pendant 13 ans et initiateur de l’Ecopole, décédé brutalement, il y a un peu plus d'un an, en mars 2013. Cet homme « très impliqué, pudique et discret », portait le projet de l'Ecopôle depuis son lancement, a rappelé avec émotion le président du Sirtom. Une plaque à la mémoire de l'ardent défenseur du projet qu'il a été a été dévoilée. Elle sera apposée sur le futur siège social du syndicat.