Lot : le méthaniseur de Gramat est passé à la loupe
L'unité de méthanisation implantée à Gramat (3 500 habitants) dans le Lot fait couler de l'encre, tant elle est loin de faire l'unanimité : les riverains se plaignent en effet de nuisances olfactives récurrentes du fait des déchets entrants constitués d'effluents d'élevage, de lisiers de canards issus de la grosse coopérative agricole voisine La Quercynoise (5 000 agriculteurs et collaborateurs), de restes d’abattoirs, des graisses alimentaires, de rebuts de fabrication de plats préparés, de fumiers et autres déchets végétaux, tandis que des professionnels de l'apiculture évoquent des conséquences particulièrement néfastes pour leurs abeilles : elles meurent par milliers, ce qui a de quoi inquiéter. Même les vers de terre auraient du mal à digérer les épandages... et mourraient asphyxiés...
Le collectif scientifique national pour une méthanisation raisonnée a par ailleurs, lancé une alerté quant aux risques de pollution des sols, tandis que les travaux menés par les services de l'Etat en terme d'analyses, n'ont rien pu démontrer allant en ce sens, ce qu'a tenu à souligner Jérôme Filippini, le préfet du Lot qui a néanmoins souhaité apporter un nouvel éclairage qui se devra d'être « le plus objectif possible ». Le représentant de l'Etat a en conséquence sollicité le ministère de la transition écologique, afin qu'il mandate des experts qui seront en charge de tout vérifier, d'écouter les arguments apportés à tous les biveaux, afin de reprendre le dossier de bout en bout afin de déterminer ce qui pêche...
Trois experts, inspecteurs du conseil général de l'Environnement et du Développement durable (CGEDD), des ingénieurs attachés au ministère, ont reçu mission de se dépêcher sur place afin d'entendre les protagonistes (les élus locaux, les parlementaires, les opposants, le comité local de suivi qui se réunit tous les six mois sous la présidence du sous-préfet de Gourdon, Jean-Luc Tarrega, les associations de défense de l'environnement, comme les responsables du site incriminé, cela va de soi), vérifier les autorisations et celles dédiées à l'exploitation qui ont été délivrés à BioQuercy, étudier les documents techniques, visiter l'usine de méthanisation, contrôler les analyses...
A la suite de quoi, cette mission ministérielle devra établir puis remettre un rapport au ministère de la Transition écologique et solidaire ; ce qui sera chose faite dans deux mois environ. Dès lors qu'il y aurait à revoir la copie, on mettrait en oeuvre les correctifs qui s'imposeraient. Puisque tel est le but de cette expertise, a précisé le préfet.