Marchés mondiaux : crises et châtiments…
« Nous sommes toujours dans cette crise démarrée en 2007 », certifie Philippe Chalmin, directeur de cette publication annuelle dédiée aux marchés mondiaux des matières premières. La gouvernance mondiale est en panne ; « nous sommes aux coeur d’une phase de fortes tensions sur les marchés mondiaux »… avec des difficultés à déplorer du côté des organisations mondiales telles que l’Organisation Mondiale du Commerce, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) et autres sommets intergouvernementaux… De fait, nous sommes confrontés à des crises institutionnelles qui touchent les Etats comme les marchés…
Pas brillant, tout cela…
Dans l’édition 2013 force est de constater que la Chine est quasiment évoquée dans chacun des chapitres de cet ouvrage de 720 pages. Sa croissance économique annuelle de 7 % à 9 % par an n’a pas de raison de s’essouffler, selon Xiaoqi Yang, attaché de recherche au Cyclope, représentant de la Chine. Aussi, la croissance du pouvoir d’achat des Chinois renforcera la forte dépendance de l’Empire du milieu aux importations de produits agricoles, végétaux et animaux.
La Chine sera, avec les autres pays asiatiques (Vietnam, Cambodge, etc.), un faiseur de marché. Or au rythme actuel de la croissance de la consommation intérieure, la demande va peser lourd dans la balance… Elle tient le haut du pavé… en dépit du recul enregistré ces derniers mois.
Faut-il rappeler que le LME, créé au XIXème siècle à Londres a été vendu en 2012 au Hong Kong Exchange, ce dernier appartenant à des banques publiques chinoises ?
A chaque fois que les cours des métaux et minerais se montrent instables, c’est lié aux hypothèses chinoises, « la Chine étant la variable majeure »soit par le biais de ses achats, soit via ses choix stratégiques de constituer des stocks. Au demeurant, Philippe Chalmin reste convaincu que malgré un petit coup de mou, la Chine affichera 9% de croissance cette année, de la même manière qu’elle devra faire face parce qu’elle sera inévitablement confrontée aux effets du décalage grandissant existant entre les riches et les pauvres, avec à la clé des disparités qu’il est désormais difficile de ne pas voir…
Et de souligner que les ferrailles de plus en plus exposées à la volatilité avec l’abandon par certains sidérurgistes, des contrats mensuels. Si la Chine a réduit ses importations de ferrailles, elle poursuit sa politique protectionniste avec l’instauration de taxes dissuasives (40%) à l’exportation, quand ce n’est pas une interdiction pure et simple…
Les Etats-Unis continuent de dominer le marché (23 millions de tonnes) malgré une baisse des ventes de l’ordre de 6%. L’Europe arrive en seconde position en exportant 20 millions de tonnes, avec une progression enregistrée de 5% des ventes. Côté importations, la Turquie reste leader : elle a importé 23 millions de tonnes l’an dernier, soit 7% de mieux qu’en 2011…