Suez et sa filiale Seramm ont inauguré ce 2 avril, à Marseille leur plus grande unité de production française de biométhane, qui permettra d'alimenter 2.500 foyers. Pour mener à bien la réalisation de l'unité, un investissement de 9,2 millions d'euros a été nécessaire : il a été financé par le groupe industriel (2,38 millions d'euros), la métropole Aix-Marseille (2,65 millions d'euros), l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse (2,52 millions d'euros), le conseil régional Paca (800 000 euros) et l'Ademe (640 000 euros).
"Il s'agit de produire du biogaz à partir des boues d'épuration issues des eaux d'épuration de la métropole marseillaise", a indiqué Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez. Le méthane est produit à partir des boues d'épuration puis nettoyé "pour faire un gaz de qualité pour être ensuite injecté dans le réseau" de chauffage.
Environ "10 000 mètres cubes de boues sont traitées", a complété Michel Pero, responsable d'exploitation de l'unité : "elles sont digérées dans trois grosses cuves" pour donner du biogaz transformé à son tour en biométhane prêt à être injecté dans le réseau GRDF.
L'unité a été mise en service en janvier 2019 sur le site de l'usine de traitement des boues d'épuration implantée dans la carrière de Sormiou depuis 1987, non loin de la calanque du même nom, au sud de la cité phocéenne. Depuis cette date, 1 500 foyers sont alimentés avec cebiométhane ; ils devraient être 2 500 fin 2019. La capacité de 15 millions de KWH sera porté à 22,8 millions de KWH, faisant d'elle "la plus grosse de France", selon Jean-Louis Chaussade, tandis que la collectivité dispose aujourd’hui de l’un des services d’assainissement les plus performants de France, et que cette nouvelle installation place Suez en tête du palmarès avec une part de marché de 73 % du biométhane injecté par les stations d'épuration.
Il a par ailleurs été indiqué que dans un deuxième temps, le gaz (sous forme compressée) devrait être utilisé comme carburant pour les transports en commun.
La concrétisation de ce projet n'est pas sans effets collatéraux : 30 % du biogaz est produit grâce à l’action combinée de la suppression de la torchère (15 %) et des économies de chaleur pour chauffer les digesteurs (15 %). Par ailleurs, cette unité contribuera de manière significative à l’engagement contractuel de Seramm de baisser de 25 % des gaz à effet de serre sur l’ensemble de ses activités métiers.