Matières plastiques régénérées : croissance soutenue en 2018
Le 23/04/2019 à 10:01
Matières plastiques régénérées : croissance soutenue en 2018
Le Syndicat national des Régénérateurs de matières Plastiques (SRP) vient de mettre en ligne sur son site, les statistiques annuelles 2018, issues d’une compilation des informations confidentielles transmises par l’ensemble de ses membres, suite à une enquête exhaustive réalisée chaque début d’année pour l’année écoulée...
« Les dernières années se suivent et se ressemblent avec une progression de l’ordre de 10% par an des principaux indicateurs. De nombreux secteurs industriels se réjouiraient de tels résultats mais force est de constater que, sans efforts supplémentaires et sans changements radicaux à tous les niveaux de la filière, ce rythme de progression ne place pas la filière plastique sur une trajectoire permettant d’espérer atteindre dans les délais prévus, les objectifs ambitieux de la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte (100% de recyclage en 2025) ou de l’engagement de la fédération de la plasturgie (1 million de tonnes de MPR consommées en 2025) », analyse François Aublé, Président du Syndicat des Régénérateurs Plastiques, qui vient de publier les statistiques annuelles 2018, de la production des MPR de ses adhérents (qui estiment représenter environ 70 % de la capacité de régénération des déchets de matières plastiques en France pour l’ensemble des MPR qu’ils produisent).
Le président du syndicat qui regroupe 20 régénérateurs (soit 31 sites de production de MPR) précise que « les changements radicaux que le SRP appelle de ses voeux visent aussi bien la mise en oeuvre sans délai d’une écoconception qui privilégie le recyclage en fin de vie, l’interdiction de CET pour les déchets recyclables qui bénéficient de filières opérationnelles, la création de filières de collecte complémentaires des filières actuelles, la création de REP sectorielles que la mise en place d'incitations économiques à l'utilisation des MPR comme des bonus pour les produits qui en contiennent ou la valorisation des certificats d’économie carbone », et poursuit en indiquant que « cette liste n’est pas exhaustive mais que, pour le SRP, seule la mise en oeuvre simultanée et coordonnée d’un tel ensemble de dispositions permettra de répondre à la diversité des situations actuelles. En effet pour la majorité des secteurs clients c’est la demande de MPR qu’il faut stimuler mais que pour le PET clair et le PVC les régénérateurs déplorent une collecte de déchets insuffisante pour satisfaire une demande soutenue ».
On retiendra que les déchets achetés par les membres du SRP pour produire les MPR proviennent à 58 % des filières à Responsabilité Elargie du Producteur (emballages ménagers, DEEE) mais aussi des véhicules hors d’usage ; viennent ensuite des secteurs industriels tels que l’emballage à 8 %, l’automobile à 7 %, et les filières volontaires du BTP (11 %) et de l’Agrofourniture (5 %). Parmi les chiffres essentiels concernant l'année 2018, on retiendra que les membres du syndicat ont produit 435 590 t de MPR, soit 46 000 t de plus qu’en 2017 (+ 12 %), que les ventes en France de ces matières / compounds prêts à l’emploi par des plasturgistes, en remplacement total ou partiel de résines vierges (Production + Importation – Exportation) par les membres du SRP ont augmenté de 14 %, mais également que toutes MPR ont enregistré une progression en 2018, sauf la R-PS Industriel : la production de polystyrène recyclé est restée stable. Par ailleurs, avec 30 344 t, les importations de MPR restent pour les adhérents du syndicat, une activité marginale et conjoncturelle, mais en très nette augmentation toutefois par rapport à 2017 (+ 67 % principalement en R-PP), sans pour autant atteindre le niveau de 2016. Les exportations par ces mêmes industriels, enregistrent une hausse de 8%, toutes MPR confondues, à 124 052 t en 2018, soit près de 30 % de leur production globale.
« Réduire les émissions de CO2 est un enjeu crucial : l’écoconception et le recyclage sont des leviers puissants pour atteindre et dépasser les objectifs nationaux », réaffirme François Aublé pour conclure son propos. Lancés courant 2017, les certificats d’économie carbone que remettent les régénérateurs à leurs clients, constituent un puissant outil incitatif permettant aux entreprises utilisatrices de MPR, d’évaluer la réduction de leur empreinte carbone, tout en les encourageant à intégrer la dimension recyclage dès la conception de leurs produits : intégration de MPR et recyclage en fin de vie. De fait, dès le premier kg de MPR utilisé, il y a une économie carbone quantifiable, et quantifiée grâce aux certificats délivrés. Les plasturgistes et donneurs d’ordre peuvent désormais apporter la preuve du bien fondé de leurs efforts et ainsi justifier leurs choix. En 2018, les 20 000 certificats remis représentent un potentiel d’économie carbone de 641 745 t CO2 eq.