Mercure : Ouagadougou donne l’alerte
Un atelier de sensibilisation à la pollution due au mercure s'est tenu fin janvier dans la salle de conférences du Liptako Gourma (Ouagadougou). Cette rencontre a marqué le lancement du "Projet mercure" au Burkina Faso, dont l’un des objectifs est de faire l’état des lieux de la situation de la substance dans ce pays...
Le mercure est un polluant dangereux. Du moins, son utilisation incontrôlée. Unique métal liquide à la température ambiante, cette substance peut avoir de graves répercussions sur la santé humaine, animale et l’environnement. C’est à cette même conclusion que sont parvenues plusieurs études scientifiques, résultat corroboré par le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) qui s'est tenu en février 2003.
C’est pour réduire les risques liés à l’usage de ce produit, notamment sur les sites d’orpaillage et dans la fabrication des amalgues dentaires, des peintures, des piles, des lampes fluorescentes, de certains vaccins et de produits cosmétiques, que s'est tenu ce premier atelier sur la sensibilisation à la pollution au mercure.
"Les récentes études ont montré une utilisation de plus en plus accrue du mercure au Burkina Faso. Il nous faut combattre ce mal sous peine d’être anéantis par le produit", a déclaré Désiré Ouédraogo, coordonnateur national du Comité international d’étude des Pollutions Organiques Persistantes (POP).
Durant trois jours, des experts nationaux et étrangers ont ainsi réfléchi sur le niveau du risque lié à l’utilisation de cette substance dans le pays, ainsi qu'aux fins d’élaboration d’un plan de gestion du mercure. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, M. Ouiraogo Bertrand Zida, s’est longuement étendu sur les maladies liées aux produits mercuriels : "La preuve scientifique a été clairement établie que ce métal a des effets neurologiques, rénaux, cardiovasculaires et gastro-intestinaux. Il agit aussi sur les systèmes respiratoire et nerveux. Il a des effets cancérigènes et s’attaque au système immunitaire".
Les conclusions des travaux serviront ainsi de matrice au plan de lutte contre la pollution par le mercure dans la sous-région ouest-africaine.
source : L'Observateur Paalga