Métaufer invente un procédé de tri des déchets complexes

Trier, dans les régles de l'art, les déchets électroniques, les objets métalliques ou encore les VHU, se révèle onéreux. Une société alsacienne a mis au point un système de tri optique et électromagnétique qui n'engendre aucune pollution. L'entreprise Métaufer, basée à Erstein, a en effet, inventé une plate-forme de traitement des déchet complexes indédite en France. C'est ce qu'a annoncé le PDG de l'entreprise, Philippe Gadouleau, il y a quelques jours...
L'entreprise Métaufer, spécialisée dans la collecte des déchets banals et métalliques, emploie 28 personnes et affiche un chiffre d'affaires de huit millions d'euros. Il faut dire que depuis deux ans, la PME alsacienne a étendu ses activités à la récupération et à la valorisation de la ferraille et des métaux non ferreux.

Celui-ci est basé sur le tri optique (reconnaissance infra rouge) et électromagnétique, et n'utilise aucun produit pollant, ni d'eau.
Plutôt que de traiter ces déchets dans des bains chimiques, ou en les mettant directement en décharge, le système mis au point par Métaufer va les fractionner par composant. La chaîne permet de trier et de récupérer divers matériaux : cuivre, aluminium, inox, bois, plastique, cartes électroniques, caoutchouc, pierrre,...

« Jusqu'à présent, ce type de déchets était soit traité par flottation, dans des bains, soit destiné à l'oufouissement, sans aucune forme de traitement », confirme encore le dirigeant.
Le tri s'effectue uniquement en utilisant les propriétés physiques des matières: magnétisme, densité et granulométrie. C’est ainsi que sont séparés aluminium, cuivre, inox, cartes électroniques, plastiques, bois..., ce qui permet ensuite de les recycler avec beaucoup plus d’efficacité.

Et de préciser aussi, que le procédé a été entièrement pensé en interne.
Un budget de l’ordre d’1,8 millions d’euros (avec l’aide de la Région Alsace) a été nécessaire pour mettre au point le bébé : celui-ci est à même de traiter environ 8.000 tonnes de déchets complexes par an.
« Nous avons mis deux ans pour monter cette ligne, essentiellement par des contacts pris dans différents salons spécialisés », ajoute Philippe Gadouleau. L’objectif était de trouver une alternative à la flottation, dont le risque est d’utiliser des produits polluants. C’était un défi pour essayer de mettre au point un système complètement mécanique pour trier les matériaux »
Le bonus, c’est que le prix de revient du système mis en œuvre est « légèrement inférieur à celui du traitement par flottation ».
Des déplacements dans toute l’Europe ont été effectués pour dénicher et « imaginer une cascade de machines » pouvant être utilisées dans ce process. Ce dernier « n’engendre aucun autre produit que le matériau lui-même et utilise uniquement de l’électricité ».
