200 kilos de cuivre ont été saisis. Désormais, BTP, SNCF et entreprises du recyclage, même combat... et donc un partenariat avec les forces de l’ordre pour freiner la recrudescence des vols de métaux dont les cours incitent certaines populations à ne pas trop se gêner pour se servir, ici ou là avant d’aller revendre, ailleurs… Une activité lucrative pour les voleurs, mais pénalisante pour de nombreux secteurs, des retards parfois importants pour les trains, des pertes économiques graves pour les entreprises du BTP, des perturbations dans l’acheminement du courant électrique, le risque d'acheter de la came volée pour les recycleurs, des dégâts touchant les systèmes de sécurité, sans compter les risques d'accident...
Dans ce contexte national, la Bourgogne compte parmi les régions qui ont mis en place un plan d’actions : avec, en 2010, une hausse de 110% des vols de métaux dont le cuivre, toujours aussi convoité, il faut dire qu’il y a matière (460 faits dont 73 % concernent des vols de cuivre). L’année 2011 ayant redémarré sur des bases extrêmement élevées, il était temps de se bouger, le ras le bol s’affichant de plus en plus ouvertement. C'est ce que soulignait Pascal Sécula, président de Federec, pas plus tard que le 23 juin dernier, dans le cadre de l'assemblée générale de Federec Centre Sud-Est.
Si des délinquants locaux ou itinérants sont souvent impliqués dans ce trafic, on trouve aussi des gangs installés à l'étranger, travaillant à plus grande échelle, confirme la gendarmerie nationale. Ce phénomène a pris une telle ampleur que la gendarmerie a créé une cellule de coordination régionale depuis février dernier, avec des partenariats entre la SNCF, le BTP et des recycleurs, mettant l'accent notamment sur l'échange d'informations, pour alerter rapidement la police, la gendarmerie et l'OCLDI (Office central de lutte contre la délinquance itinérante).
Très concrètement, la préfète de Bourgogne Anne Boquet a organisé une réunion de travail avec ces principaux partenaires sans oublier la gendarmerie et la police nationale, fortement mobilisées sur ce dossier. « Une trentaine d’enquêteurs spécialement détachés sur ce dossier mènent des investigations et font des recoupements pour établir des liens avec toutes les victimes » a d'ailleurs récemment expliqué le Colonel Christian Janus lors d’une visite sur un chantier de Saint-Apollinaire.
Toutes les parties prenantes ont donc pu définir les grandes orientations des actions à mener : en trois mois, 18 interpellations ont été réalisées. Pas plus tard que lundi 27 juin, une opération coup-de-poing a été orchestrée, sur réquisition du Procureur de la République, et ce sur l'ensemble de la Côte-d'Or, visant les revendeurs de métaux : cinquante-six policiers et gendarmes ont contrôlé cent véhicules et interrogé 175 personnes. Ensemble, ils ont saisi et procédé à la destruction administrative de 200 kg de cuivre et métaux divers.
Tous les contrôles se sont déroulés à l'entrée de six sociétés de récupération de métaux qui ont pignon sur rue : RPPM à Marsannay-la-Côte, Petit Demange et SETEO à Saint-Apollinaire, Secula Bernard à Beaune, SA Léty et Bourgogne Recyclage à Dijon.
Cinq personnes ne pouvant pas justifier de l'origine des métaux proposés à la vente auprès de ces sociétés, ont fait l'objet, pour quatre d’entre elles, d'une procédure simplifiée pour recel ; elles seront convoquées devant le délégué du procureur. La cinquième sera convoquée devant le tribunal, le 14 novembre de cette année ; elle ne bénéficie pas du même régime en effet, dans la mesure où elle a pris la fuite, avant d’être cueillie, un peu plus tard, par les gendarmes de Crimolois. S’il est avéré, que ces personnes n'étaient pas en règle, elles n’ont pour autant, aucun casier judiciaire.
Une chose est sûre. Le résultat est à la hauteur des moyens mis en place dans cette opération, qui n’a qu’une valeur préventive, certes, mais qui sera renouvelée au cours de cet été. D’autres opérations du même type devraient bientôt suivre, à la grande satisfaction des recycleurs qui travaillent dans les règles...