Métaux : évolution des cours en demi-teinte
Si l'on a assisté la semaine dernière à une reprise des cours de l'aluminium, dans une moindre mesure à ceux de l'étain, cela n'a absolument pas été le cas pour le cuivre. Il n'a pas arrêté de baisser. La période de consolidation continue avec toujours de la part des investisseurs des doutes sur l'évolution de la conjoncture. En même temps, la proposition de fusion de BHP Billiton avec Rio Tinto qui vient à peine de s'emparer d'Alcan devrait rassurer les intervenants...
« Dans l'ensemble, les prix des métaux ont eu du mal à suivre l'envolée de l'or et du pétrole, ce qui suggère (des investisseurs) avant tout inquiets des perspectives d'un ralentissement économique aux Etats-Unis et de leur impact sur la croissance mondiale », a expliqué William Adams, analyste de BaseMetals.com. Et ceci, malgré la faiblesse du dollar qui a chuté à 1,4752/€.
Plus précisément, les cours de l'étain ont enregistré une progression de 2% la semaine dernière : « Le métal a dépassé la barre des 17'000 dollars, quand le marché a digéré l'annonce de l'instauration possible par l'Indonésie de quotas sur ses exportations » d'étain dans l'espoir de faire monter les prix, a commenté les analystes de Barclays Capital. Cela pourrait limiter l'offre.
Concernant l'aluminium, il s'est repris , revenant à ses niveaux du début du mois d'août. Par contre, le cuivre a dégringolé, touchant son plus bas depuis deux mois. Il a perdu près de 14% depuis un plus haut niveau atteint au mois d'octobre. Cette chute s'explique par les craintes de l'évolution de l'économie américaine, mais aussi à cause de la remontée des stocks LME. « La hausse d'environ 30% des stocks au cours des derniers mois envoie un message très clair. L'hypothèse d'une baisse de la demande chinoise au quatrième trimestre et la détérioration du secteur immobilier aux Etats-Unis ont fortement contribué» a déclaré Alex Heath, courtier chez RBC Capital Markets
La tendance a été aussi molle pour le plomb qui après une forte période haussière jusqu'à 3890 usd est retombé. «Après plusieurs semaines de consolidation, nous croyons que les prix du plomb ont un socle solide pour grimper plus haut. Cependant, il faudrait que la progression des stocks du LME s'achève pour se produise une hausse des prix durable», ont commenté les analystes de Barclays.
Concernant le zinc et le Nickel, ils sont restés stables.
Pendant ce temps, les cours de l'or poursuivaient leur ascension, montant jusqu'à 845,84 dollars l'once, un prix qui n'avait pas été observé depuis 28 ans. Pour Ben Coleman, courtier à Trade Index, «le change pèse fortement sur l'or, le pétrole et les métaux de base». Par contre, au niveau des métaux précieux, platine et le palladium n'ont en revanche pas profité comme on pouvait s'y attendre de cette hausse de l'or. Là aussi ce sont les craintes dans le secteur automobile ( pots catalytiques) qui expliquent ce revirement.