Méthanisation : les chiffres de Montpellier
Montpellier a lancé son usine de méthanisation en juillet dernier (voir notre dépêche); c’est la plus grosse dans le genre : 203 000 tonnes par an de capacité, de manière à gérer les déchets des 500 000 habitants concernés par ce vaste projet…
203 000 tonnes par an, dont 33 000 tonnes de biodéchets : telle est la capacité d’ingestion du bébé qui a été conçu pour faire face à l’évolution démographique de la région au cours de ces 20 prochaines années…
C’est la technologie Kompogas qui a été mise en oeuvre ; exploitée en France par Vinci Environnement, ce procédé par voie sèche transforme les déchets par fermentation anaérobie c'est-à-dire sans oxygène ; il est caractérisé par un fonctionnement en continu dans des réacteurs horizontaux et n’impose pas de stockage de gaz, un argument qui dispose d’une valeur non négligeable pour un site installé en zone urbaine.
« Nous innovions par la taille et non pas un procédé inconnu du plus grand nombre : pas de pari technologique dans les choix qui ont été opérés », souligne t-on du côté des services techniques de l’agglomération.
L’installation est composée de 8 digesteurs fonctionnant en parallèle. « Nous avions multiplié ce que nous savions faire et non pas extrapolé », a indiqué le directeur du site.
Le changement d’échelle aurait été plus complexe à réaliser avec un procédé vertical…
Le coût du traitement de la tonne de déchets entrants dans l’usine est de l’ordre de 80/85 euros la tonne, soit en dessous du coût de l’incinération pratiqué à Lunel-Vile (Hérault) qui table sur du 105/115 euros la tonne.
L’usine est désormais pleinement opérationnelle ; elle est à même de traiter les 130 000 tonnes de déchets collectés annuellement sur le territoire de l’agglomération.
Sur les 8 digesteurs, 2 sont affectés au traitement des biodéchets. Ils produisent un compost répondant à la norme NFU 44051, utilisable en agriculture.
Deux autres digesteurs produisent un compost de moindre qualité, issu du traitement des OM résiduelles. Les 4 autres réacteurs génèreront un stabilisat destiné à l’enfouissement.
En fait, les refus de tri légers à haut pouvoir calorifique sont incinérés ; le reste est enfoui : ce qui suggère une capacité de stockage totale de 100 000 tonnes (tout de même)…
Le compost valorisable devrait représenter un tiers du tonnage produit. L’inconnue restant, évidemment, la qualité des déchets collectés qui impactera nécessairement les performances de l’usine…