L'Ademe vient de publier trois notes synthétiques sur sa position à l'égard des technologies de traitement mécano biologique des ordures ménagères, de la méthanisation des déchets industriels, ménagers et de la méthanisation agricole...
A l'égard du TMB, l'Ademe appelle les collectivités locales à une grande prudence. Elle indique que devant le manque d'expérience, elle ne peut pas soutenir la généralisation de ce mode de traitement, dont le coût est significatif et très dépendant de la valorisation et de la pérénnité des débouchés. Ce procédé permet d'obtenir un compost de qualité mais uniquement s'il est très bien exploité et particulièrement bien conçu. Les risques d'obtention d'un compost non conformes existent et mettent l'équilibre économique en péril. D'ailleurs, l'’intérêt économique des projets de TMB dépend fortement de l’existence de débouchés, stables et de long terme, pour les produits et l’énergie obtenus.
L'Ademe ajoute qu'elle conduira un retour d'expériences d'ici la fin de l'année.
Concernant la méthanisation , l'agence confirme qu'il s'agit d'une technique intéressante pour la gestion des déchets organiques puisqu’elle permet un double bénéfice de valorisation organique et énergétique. Elle est particulièrement adaptée à des déchets issus d’un tri à la source ou d’une collecte sélective, dont la production et la composition sont constantes dans le temps (déchets industriels ou codigestion de mélange).
Les débouchés possibles pour le digestat et le biogaz doivent également être étudiés. Un projet de méthanisation implique des coûts supérieurs à ceux du compostage et nécessite un certain nombre de précautions en amont du projet et lors de son exploitation.
La méthanisation ne permet de traiter que la matière organique facilement biodégradable ou à l’incinération pour le traitement des autres fractions de matière organique. Ainsi, si elle permet une réduction des quantités de déchets à stocker, la méthanisation ne représente souvent qu’une étape dans la chaîne de traitement des déchets.
L’Ademe soutient le développement de la méthanisation agricole qui présente l’atout de traiter les effluents d’élevage et les sous-produits agricoles au plus près de leur source et de produire une énergie renouvelable. Elle recommande d’ancrer cette pratique au sein du plan départemental de gestion des déchets et d’envisager le développement des unités de méthanisation en fonction des besoins du territoire afin d’optimiser l’installation ainsi que le traitement des déchets agricoles et organiques.
La réussite d’un projet de méthanisation passe en effet par la présence d’un gisement de déchets pérenne et local et l’existence de débouchés pour le digestat et l’énergie produite par le biogaz.
Sur le plan économique, la méthanisation représente un investissement conséquent. Les coûts à l’investissement sont de l’ordre de 6 700 à 8 300 euros / kWe pour une installation de 30 kWe et de 4 500 à 5 000 euros le kWe pour une installation de 100 kWe. De plus, le coût de traitement serait environ 20% supérieur à celui d’une unité de compostage équivalente.
Ainsi, la rentabilité du projet dépend de la vente d’électricité, de la valorisation de la chaleur et de la rémunération liée au traitement de déchets extérieurs. La pérennité et le montant de cette rémunération peuvent varier sous l’effet de la concurrence locale.
Pour en savoir plus : Avis de l'Ademe sur le TMB, la Méthanisation des déchets ménagers et industriels, la Méthanisation agricole