Méthanisation : un appel à projets en Région Bretagne
Le développement de la méthanisation constitue un objectif majeur de la Bretagne dans le cadre de la mise en oeuvre de la transition énergétique. A l’horizon 2020, le Pacte électrique breton et le Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) réservent ainsi une place importante à la filière, avec notamment un objectif de puissance installée électrique de 100 MW (ou équivalent) pour les unités de méthanisation. Dans ce contexte, l'Ademe et le Conseil Régional ont récemment lancé un appel à projets pour des opérations groupées. Kézako ?...
Cet appel à projets est destiné à aider les groupements de producteurs, des coopératives ou encore des territoires à initier et bâtir un programme d’investissements autour de solutions techniques reproductibles en série dans le secteur de la méthanisation. Les porteurs de projets sont appelés à candidater avant le 30 mai 2014 pour la première session, et avant le 29 septembre 2014 pour la seconde session. "L’objectif est favoriser l’émergence de 'champions' ayant une taille et un volume d’affaire suffisants pour appréhender le marché avec la baisse du soutien public. La mise en place d’opérations groupées devrait ainsi permettre une baisse du coût des projets et une mutualisation des frais de développement", indique Sébastien Huet, Chargé de mission 'méthanisation' à l’Ademe Bretagne.
Le renouveau de la méthanisation s’est amorcée en Bretagne dans les années 2006-2007 avec l’installation d’unités agricoles pionnières valorisant en co-digestion les effluents d’élevage et des déchets agro-industriels. Le développement de la filière s’est accéléré depuis 2010, avec un nombre de projets aidés qui a augmenté de 2 à 3 par an à près de 25 ces 2 dernières années. Au-delà de la production d’énergie renouvelable, le développement des installations de méthanisation en Bretagne représente un enjeu pour le tissu industriel régional. De nombreuses entreprises régionales sont susceptibles de se positionner sur ce marché en forte croissance et sur lequel la diminution des coûts d’investissement sera un critère décisif de compétitivité et de conquête de parts de marché. "C'est pourquoi la Bretagne doit se mobiliser pour aider les entreprises régionales à développer une offre adaptée et innovante sur ce marché", souligne le Conseil Régional..
Aujourd’hui, chaque opération est menée individuellement à l’initiative d’un porteur de projet avec un constructeur ; les coûts unitaires des unités restent élevés. Le soutien public qui permet de trouver un équilibre économique à ces projets va diminuer au cours des prochaines années jusqu’à cesser à terme. Dans cette optique, il est impératif que les futurs projets puissent dès à présent tendre vers un nouvel équilibre hors subventions publiques. La mise au point d’une offre industrielle compétitive est impérative pour les opérateurs de la filière : bureaux d’études, développeurs, constructeurs et sous-traitants. Afin d’aborder cette nouvelle phase du développement du marché, l’organisation de commandes et d’opérations groupées constitue une méthode présentant de nombreux avantages pour les acteurs de la filière : meilleure visibilité, réalisation de séries, diminution des coûts unitaires.
L’Ademe et le Conseil Régional de Bretagne ont donc lancé un appel à projets pour soutenir le montage d’opérations groupées. L’enjeu est d’identifier et d’aider des organisations et groupements de producteurs, des coopératives ou encore des territoires à initier et bâtir un programme d’investissements autour de solutions techniques reproductibles en série. Les cibles de cet appel à candidature sont : d’une part, les organisations de producteurs et coopératives ou tout autre organisation agricole susceptible de fédérer des producteurs pour des opérations groupées sur le territoire de la Bretagne ; d’autre part, les territoires (ex : pays ou communautés de communes) pour la définition d’opérations groupées sur leur territoire.
L’Ademe et le Conseil Régional breton s’engagent à participer au financement du prestataire chargé d’accompagner les bénéficiaires (organisations de producteurs, coopératives, territoires) dans la définition de leur modèle technique et économique. "Cette concentration de la demande doit permettre aux industriels de mettre au point une offre compétitive avec plus de visibilité et avec la possibilité de réaliser plusieurs opérations", indiquent-ils. Pour plus d'informations et consulter le cahier des charges, rendez-vous ici (format PDF).