Méthanisation : une filière d’avenir pour les territoires
Traitement des déchets organiques, production locale d’énergie, dépollution, retour au sol de la matière organique, création de richesse, d’emplois et de lien social... : la méthanisation présente des atouts indéniables pour les territoires. "Si les ingrédients pour la réussite de la filière sont presque tous présents, il est important de faire connaître et reconnaître les atouts de cette filière déjà fiable et mature technologiquement", indique Antoine Jacob, Président du Club Biogaz de l'ATEE. Une publication allant dans ce sens vient ainsi de voir le jour...
Le potentiel de développement de la méthanisation repose sur l’existence de quantités de matières importantes et assez facilement mobilisables qui sont issues soit de l’agriculture et de l’élevage, soit de l’industrie, de la grande distribution et de la restauration. La loi sur les biodéchets applicable dès 2012 vient renforcer l’existence de ce gisement potentiel en rendant progressivement obligatoire la valorisation des biodéchets (issus des grosses et moyennes surfaces, déchets de restauration... - voir notre brève) qui peuvent trouver dans la méthanisation une solution de valorisation double par production d’énergie renouvelable, et retour au sol d’un fertilisant de qualité.
La brochure "Vers l’autonomie énergétique des territoires : méthanisation et biogaz, une filière d’avenir", éditée par l’ARENE Ile-de-France (Agence Régionale de l'Environnement et des Nouvelles Energies), le Club Biogaz de l’ATEE (Association Technique Energie Environnement) et RAEE (Rhônalpénergie-Environnement), a pour but d'éclairer les décideurs des collectivités territoriales sur les atouts que présente cette filière et sa fiabilité technologique, à travers des exemples de projets réalisés en France appuyés par le témoignage d’élus locaux.
Concrètement, ce document de 28 pages présente la méthanisation et ses avantages pour l’environnement, l’économie et les territoires. Il apporte également des éléments de réponse favorables sur les impacts environnementaux et technologiques que génère ce mode de traitement des déchets. A travers cette brochure, l’ARENE, l’ATEE et RAEE indiquent vouloir "essaimer des pratiques d’énergies renouvelables plus économiques et fiables". Pour télécharger cette publication, rendez-vous ici.
Pour information, les objectifs globaux de développement des énergies renouvelables à travers les lois Grenelle et le Plan National d’Action en faveur des EnR (Energies Renouvelables) ont permis de définir une cible 2020 assez ambitieuse pour le biogaz : 625 MW de puissance électrique en cogénération et 555 ktep de production de chaleur ou de gaz injecté dans les réseaux, pour respectivement 164 MW et 86 ktep en 2010. D’autre part, l’arsenal réglementaire se met en place, grâce à la parution des textes permettant l’injection de gaz renouvelable dans les réseaux (voir notre article).
"Pourtant, malgré quelques nouvelles installations mises en service cette année, le développement de la filière reste lent et difficile : durée importante de gestation, abandon de projets... Car si le tableau dressé précédemment montre que les ingrédients de la réussite sont presque tous présents (légitimité de la technique, présence de la ressource, dynamisme de la profession), il manque encore le ressort qui permettra une propulsion de la filière à grande échelle : l’adhésion massive des territoires, citoyens et collectivités, souvent par méconnaissance du sujet. C’est pourquoi il nous semble essentiel aujourd’hui de faire connaître les atouts pour les territoires de cette filière qui devra prendre toute sa place dans le bouquet énergétique français des prochaines années", explique Antoine Jacob.
Pour tout savoir sur la méthanisation et le biogaz, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Méthanisation : un procédé en phase avec son temps.