MNU : Pharmaciens Sans Frontières s'étonne
Les pouvoirs publics français viennent de confirmer le dispositif Cyclamed pour la collecte et le traitement des médicaments usagés, tout en approuvant un amendement concernant les conditions de réutilisation des médicaments non utilisés, MNU (voir notre rédactionnel). Si la principale association humanitaire spécialisée dans les domaines pharmaceutiques, Pharmaciens Sans Frontières Comité International se félicite de ce vote, elle souhaite néanmoins que le don de médicaments soit mieux encadré au niveau réglementaire...
Pharmaciens Sans Frontières Comité Internationale salue l'amendement français qui vise à interdire l'utilisation humanitaire des médicaments non utilisés, tout en rappelant que c'est depuis 1996 que l’OMS demandait l'arrêt de ces pratiques. Dans les faits, ces envois, au lieu de contribuer à une amélioration des soins, alimentait un marché illicite en pleine expansion de la contrefaçon et mettait à mal les politiques pharmaceutiques nationales qui permettent de garantir la qualité des médicaments.
Mais, l'association s'interroge sur certaines dispositions du texte qui prévoit un délai de 18 mois pour trouver de nouvelles solutions.
Or, les sources d'approvisionnement existent depuis très longtemps.
"Pour la toute première urgence, des kits de 1ère urgence dont le contenu a été défini par l’OMS et ses partenaires sont fournis par des centrales spécialisées en médicaments essentiels. Chaque kit contient le nécessaire pour soigner 10 000 personnes pendant 3 mois.
Dans un cadre de post-urgence, il convient de vérifier auprès des comités de coordination et du Ministère de la santé, quels sont les médicaments habituellement utilisés par les professionnels de santé du pays et quels sont leurs fournisseurs afin de ne pas introduire de médicaments inconnus des médecins, infirmiers et patients.
Par ailleurs, il a été mis en place des circuits d’approvisionnement et distribution de médicaments appartenant à une Liste Nationale de Médicaments Essentiels (LNME) définie par le Ministère de la Santé qui édite par ailleurs des protocoles thérapeutiques basés sur les médicaments de cette liste. Le regroupement des commandes pour satisfaire les besoins des centres de santé se fait au niveau national afin de réaliser des économies d’échelle. Dans le cadre de l’aide au développement qui vise l’autonomie future des pays, il est impératif de s’approvisionner à travers ces circuits officiels."
Finalement, l'association souhaite que le respect des Principes Directeurs applicables aux dons de médicaments soit inscrit dans les textes de loi ainsi que le respect des Politiques Pharmaceutiques Nationales des pays en développement ou en situation de crise humanitaire.
Pour en savoir plus : nous vous conseillons la lecture de " Médicaments : contrefaçons, faux, et marché illicite"