MODECOM : les poubelles des Français passées au crible
Tout tout tout, vous saurez tout sur... vos poubelles ! L’Ademe a dévoilé hier les conclusions de la campagne MODECOM, réalisée à la demande du MEEDDAT dans le cadre du plan national de prévention des déchets (voir "Quoi qu'y n'y a dans nos poubelles ?"). Ces résultats mettent en avant les progrès réalisés depuis 1993 (date de la dernière campagne MODECOM), mais aussi les points d’amélioration à prendre en compte pour alléger nos poubelles. Pour résumer : le recyclage continue sa progression et le tri est entré dans les habitudes des Français, mais nos poubelles "grises" contiennent encore trop de déchets potentiellement recyclables...
De 2005 à 2007, la quantité d'ordures ménagères (OM) collectées reste stable, mais les apports en déchèteries continuent d'augmenter. Au total 37,77 millions de tonnes de déchets ont été collectés par les collectivités en 2007, dont 24,82 millions de tonnes (soit 391 kilos par habitant, contre 396 en 2005) par les collectes d'OM résiduelles et les collectes sélectives, et 10,82 millions de tonnes apportés en déchèteries (soit 170 kilos par habitant contre 151 en 2005, soit une forte progression de plus de 15%). Utilisant un parc qui atteint les 4 400 déchèteries en 2007 (contre 4 000 en 2005), les Français déposent en premier lieu des déchets verts et gravats (60% de l’apport).
Sur ces 37,77 millions de tonnes, 33,5% sont orientés vers du recyclage matière ou organique, contre 31% en 2005. Ces données sont à rapprocher des objectifs fixés par le Grenelle : atteindre 35% en 2012 puis 45% en 2015. Grâce à la mise en place des collectes sélectives, 50% de journaux, magazines, revues et emballages ont ainsi pu être récupérés, ce qui se traduit par rapport à 1993 par une forte baisse de cette fraction dans les ordures résiduelles, notamment pour les papiers, le carton et le verre.
Autre fait notable : la composition des ordures ménagères n'a pas fondamentalement changé depuis 15 ans. Les grandes catégories sont les déchets putrescibles (32,2%), les papiers-cartons (21,5%), le verre (12,7%), les plastiques (11,2%), les textiles (10,6%, dont les textiles sanitaires), les métaux (3%) et divers matériaux composites ou non classés (8,9%).
On peut toutefois souligner une légère baisse de la part des emballages (carton, plastique et verre) qui est passée de 39 à 32%. En parallèle, on note près de 9% de textiles sanitaires (couches, lingettes, mouchoirs papier...), soit 34 kilos par habitant par an : une augmentation significative depuis 1993.
Dernier point : des progrès sont encore possibles en matière de prévention et de tri, notamment du verre. Afin d’atteindre les objectifs du Grenelle qui visent à produire moins de déchets et à en recycler beaucoup plus, tout cela en diminuant le recours au stockage et à l’incinération, un effort est donc à produire pour :
Limiter le gaspillage de ressources
Le gisement concerné par des gestes simples de prévention (tels le compostage domestique, le Stop-Pub, la limitation des impressions bureautiques...) représente 39% de l'ensemble des OM, soit l'équivalent d'environ 150 kilos par habitant et par an. On relève notamment dans ce gisement 7 kilos de produits alimentaires non consommés, encore emballés.
Favoriser le compostage
Concernant les déchets organiques (matières putrescibles et papiers-cartons), jusqu'à 52 % des OM résiduelles (soit 164 kilos par habitant par an) pourraient être valorisées en combinant compostage domestique et filières collectives de gestion biologique (compostage ou méthanisation). La part des seuls déchets putrescibles représente aujourd’hui l'équivalent de 125 kilos par habitant par an, soit 40 % en poids de la poubelle grise.
Ne pas négliger le tri sélectif
Un engagement plus marqué des français, un meilleur respect des consignes de tri, ainsi que le développement de nouvelles technologies de valorisation pourraient permettre d’extraire des poubelles grises jusqu’à 100 kilos par habitant par an de déchets tels que papiers, cartons, plastiques, métaux, et plus particulièrement le verre : ce dernier représente encore 20 kilos par habitant par an dans les OM résiduelles.