Montreal : dur, dur, de choisir le bon bac de récupération
Depuis cinq années, un modèle de bac de récupération avec un réceptacle séparé par trois volets est installé sur les trottoirs du centre ville de Montréal à destination du grand public et des piétons. Sa vocation est de favoriser le geste du tri à la source, augmenter le recyclage et les recettes des matières recyclables , générer des revenus publicitaires grâce à sa superficie d'affichage. Or, il semblerait que cela ne soit pas si simple puisque les responsables municipaux sont en train de retirer 210 poubelles de ce type pour les remplacer par un modèle plus classique en attendant de trouver une meilleure solution...
Selon notre confrère Cyberpresse, l'enlèvement du bac de récupération avec un réceptacle à trois voies (fibres, contenants, résidus ultimes) concerne les arrondissements de Ville-Marie et Plateau Mont-Royal. A l'origine, ce modèle de bac avait été choisi car il devait favoriser le tri à la source, permettre d'augmenter les recettes issues des matières recyclables, et générer des revenus publicitaires grâce à la surface d'affichage sur la largeur du contenant. Or, à l'usage le choix ne s'est pas avéré judicieux.
Tout d'abord, il semble que la conception ait été défectueuse : mauvaise adaptation du système d'ouverture aux périodes hivernales (difficulté d'ouvrir le couvercle dès qu'il neigeait). Par ailleurs, le système à trois voies de réception n'est pas aussi performant en termes de tri : on trouve des déchets d'activités de soins (seringues), des couches..., mélangés avec les autres matières.
Ensuite, les responsables municipaux ont jugé que l'entretien du parc n'avait pas été satisfaisant. Finalement, alors que les revenus publicitaires auraient dû atteindre 133 000 euros sur les cinq dernières années, ils n'ont été que de 4 700 euros.
Du coup, c'est un modèle de poubelle traditionnelle qui va remplacer ce type de bac. Pour autant, la question de la révision du concept de poubelles pour le centre ville n'est pas abandonnée. De nouvelles consultations publiques sont prévues à l'automne notamment pour l'arrondissement de Ville-Marie.
Stéphane Leclerc, directeur général du consortium d'Écho-Logique qui est en charge de l'organisation de la collecte de ce type de bac, ainsi que de sa location et de son entretien a réagi négativement à cette décision de retrait : «C'est un recul impardonnable quand on sait que Montréal est loin d'avoir atteint les objectifs de Québec en matière de recyclage et de récupération des matière résiduelles". Il affirme que l'on pourrait installer des conteneurs plus fonctionnels, si l'on concluait un partenariat avec Recyc-Québec, la Société des alcools du Québec (SAQ); " mais il faudrait une volonté politique. Et en ce moment le message ne passe pas entre les fonctionnaires et les élus» conclut-il.