Montréal : le recyclage tarde à s'imposer
La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008 du gouvernement du Québec fixe en effet aux municipalités régionales de comtés (MRC) et aux communautés métropolitaines, dont celle de Montréal, un objectif global de 65 % de récupération de leurs matières résiduelles. Or, selon les dernières statistiques, ce sont moins de 20% des déchets de la ville qui sont récupérés ou recyclés. Il va falloir mettre les bouchées doubles...
Montréal a mis en place la collecte sélective depuis la fin des années 1980. Pourtant, bien qu'il y ait de plus en plus de bacs verts au bord des rues, des centres d'apport volontaire, le taux de récupération ne progresse que très lentement : les dernières statistiques font état de moins de 20 % des déchets qui sont récupérés ou recyclés. En effet, selon le bilan 2004, le taux de récupération est passé de 16,8 % à 19,2 % entre 2002 et 2004. Concernant la collecte sélective les résultats font apparaître un taux de 34 %. Quant aux résidus domestiques dangereux, le taux de recyclage est de l'ordre de 36%.
Le problème provient surtout des matières putrescibles dont seulement 10 % sont récupérés alors que l'objectif du Québec est de 60 % en 2008. Dans les faits, ce sont uniquement les feuilles mortes, les arbres de Noël qui sont recyclés par la Ville. Pour les résidus de table, il n'y a aucune solution proposée par la Collectivité locale et ce sont les citoyens qui doivent, de leur propre gré, se munir d'un composteur domestique. Et, très peu le font.
Deuxième point noir : le recyclage des textiles dont seulement 1 % de ces matières est récupéré et l'objectif du Québec est de 50 % en 2008.
Des résultats variables selon les arrondissements
Les résultats sont différents pour la collecte sélective selon les arrondissements : en tête Plateau-Mont-Royal avec un taux de récupération de 54 %, suivi d'Outremont (53 %), Rosemont-Petite-Patrie (46 %), et Ville-Marie (46 %). En queue de peloton, on trouve Saint-Léonard (19 %), Saint-Laurent (18 %) et Montréal-Nord (14 %)
Le responsable du développement durable au comité exécutif de la Ville, Alan DeSousa, reste confiant dans la capacité d'atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. Pour cela il compte sur l'implantation de la collecte sélective dans les immeubles collectifs, et les immeubles neufs.
La Ville espère aussi que Québec imposera aux industries la facture des emballages et des imprimés qu'elles génèrent, selon le principe du pollueur-payeur. Elle souhaite mettre en place de nouveaux programmes sans avoir à augmenter les impôts. Néanmoins, elle prévoit de consacrer 50 millions de dollars supplémentaires par année pour appliquer le plan directeur de gestion des matières résiduelles qu'elle devrait présenter au cours des prochains mois.