Morbihan : et un bras de fer de plus avec GDE
« Y’avait longtemps ! », diront les accrocs aux turbulences du recycleur Guy Dauphin Environnement. Cette fois, c’est la décharge de Plouray qui est au cœur d’une bataille qui ressemble fort à un bras de fer, entre GDE et NPCB. Y’en a qui vont finir par broyer du noir…
La réputation de l’entreprise précède apparemment GDE sur tous les territoires où elle entend mener à bien ses entreprises. Dur, dur d’avoir une solide réputation. Cela étant, rendons à César ce qui revient à César : dur, dur, de monter un projet lié au traitement des déchets dans notre pays. Il suffit de considérer les péripéties qui ont secoué le projet Praxyval du côté de Givry en Bourgogne pour s’en convaincre (voir Praxyval : situation complètement "givrée" à Givry).
Toujours est-il que dix-huit mois après l'annonce de l'acquisition par Guy Dauphin Environnement (GDE) de 153 hectares de terres agricoles, à Plouray, dans le Morbihan, pour installer un centre d'enfouissement de déchets industriels, la partie d'échecs continue, opposant le recycleur normand à l'association Nature et Patrimoine en Centre-Bretagne (NPCB), qui lutte farouchement contre ce projet (Voir l'historique de ce dossier megadecharge).
Chacun y va de ses arguments et force est de constater qu’on n’en manque pas, ni d’un côté, ni de l’autre…
Après avoir acquis ces terrains en amont du bassin versant de l'Ellé et effectué des forages de sondage, GDE a en effet déposé, le 28 juillet, un permis de construire en mairie de Plouray, qui en a fait part à la Direction départementale de l'équipement et de l'agriculture (DDEA). Petit problème: cette dernière signale que ce projet nécessite un permis d'aménagement, et non un permis de construire. Dans ce contexte, le maire de Plouray, Michel Morvant, envisage de promulguer un arrêté de rejet du permis.
30 juillet : loin de baisser les armes, GDE a rédigé et fait passé une demande d'autorisation d'ouverture d'une installation classée pour l'environnement ICPE). Le dossier, transmis à la Drire locale dont les inspecteurs devront formuler un avis et le transmettre au préfet, est donc en attente de nouveau : c’est le Préfet en effet qui prendra la décision d'ouvrir ou non une enquête publique.
Le problème est que GDE se retrouve avec l’association NPCB et ses 360 adhérents, dans les pattes. Cette dernière multiplie les actions pour faire monter la mayonnaise et lutter contre ce projet. «Nous informons la population des réglementations par un gros travail de documentation», affiche-t-on côté associatif.
Et on a des billes dans le sac pour mener à bien le combat : un journal, tiré à 1 500 exemplaires, 5 000 affiches et autocollants sont prêts à être distribués pour dire «Non à la mégadécharge!», des animations à gogo pour dire Non.
Hier, elle participait au Pardon de la chapelle Saint-Guénin, située en limite de la zone d'exploitation.
Le 10 octobre prochain, elle organisera un fest-noz à la salle polyvalente de Guémené-sur-Scorff.
Sans oublier la nécessité de «garder le contact avec les administrations», précise-t-on au cas où ce ne serait pas clair pour tout le monde…